L’exposition personnelle de Marcel Devillers à la galerie Triple V s’intitule « General Donor ». Elle dévoile de nouvelles sculptures conceptuelles du jeune artiste parisien.
Une métaphore du flux d’images qui nous irriguent
Le titre de l’exposition, « General Donor » (donneur universel), renvoie au type sanguin compatible avec tous les autres. Il constitue une métaphore du flux d’images qui alimente notre imaginaire collectif. Qu’elles soient transmises par les écrans de télévision, d’ordinateurs, et de téléphones portables, par les magazines et les journaux, ou par la publicité, ces images forment un courant continu traversant notre pensée et irriguant nos envies, nos angoisses, désirs, nos obsessions, comme le réseau sanguin irrigue notre cerveau.
C’est cette matière visuelle dans laquelle nous baignons tous qui inspire les œuvres de Marcel Devillers. Usant de matériaux modernes, visuellement attrayants par leur brillance et leurs couleurs vives, de lumières et d’autres éléments électriques, ces pièces trouvent leur inspiration aussi bien dans le monde du cinéma, que de la publicité, de la mode et de la science-fiction. Plusieurs sculptures, intitulées The Stargate closes at 8:00, Voyage au bout du dancefloor ou encore Freddy, fais monter le Mercury!, utilisent les mêmes matières premières : des feuilles d’aluminium marouflées appliquées sur des caisson en bois, laissent entrevoir par leurs incisions de formes variées (longs traits verticaux, trait enroulé sur lui même, croix) des LED multicolores, tandis que les câbles électriques qui les alimentent sont visibles.
 Les sculptures de Marcel Devillers : le danger sous un aspect séduisant
Le caractère séduisant, incitant au toucher, des matériaux utilisés par Marcel Devillers se double d’une évocation plus sombre. Les sculptures murales suggèrent une menace, une violence sourde qui demeure masquée, un danger larvé derrière leurs lumineuses surfaces, en même temps qu’elles remettent en perspective le rapport à l’œuvre, au décor et au mur.
Pour la série intitulée Les circonstances de peindre, des morceaux de cuir découpés de façon aléatoire, vernis et recouverts de peinture aux teintes vives sont en leur centre tendu sur une pièce de bois ronde tandis qu’autour de ce rond, la matière non tendue forme une surface ondulée. En différents points de chaque œuvre sont imprimés des mots. L’œuvre intitulée Les circonstances de peindre (zoner), présente sur sa surface rose les mots « zoner » en son centre et « l’image » sur son extrémité haute. Celle intitulée Les circonstances de peindre (agglutiner) affiche sur sa surface jaune fluo les mots « agglutiner », « les circonstances de peindre » et « d’aimer ». Autant d’apparents clins d’œil à la peinture abstraite.