Ariella Azoulay, Zanny Begg, Oliver Ressler, Patrick Bernier, Olive Martin, Marie Bouts, Till Roeskens, Minerva Cuevas, Robert Filliou, Philippe Rekacewicz, Katerina Seda, Dierk Schmidt, Mona Vatamanu, Florin Tudor
Général Bordure
La frontière qui délimite un espace politique, économique, géographique est avant tout une ligne de démarcation, construite historiquement, de façon à pouvoir signifier une position de domination.
Comme le montre le découpage du continent africain lors de la conférence de Berlin en 1885, le dessin des cartes est moins stratégique qu’idéologique, et reflète en l’occurrence à la fois le déni des populations concernées et les rapports de force entre pays colonisateurs.
S’inspirant des études postcoloniales qui déconstruisent les récits autorisés, les artistes modifient notre perception de l’histoire et de ses représentations. Enjeux de replis identitaires, les frontières physiques et symboliques sont aussi des espaces sociaux où se construisent des imaginaires en relation à d’autres cultures.
L’exposition envisage ainsi la frontière non pas comme une ligne de séparation mais comme un horizon pour penser la construction des identités et questionner leurs manifestations. A l’échelle des continents, des pays ou des villes, la traversée des frontières révèle leurs discontinuités et leurs paradoxes, conduisant à réévaluer, voire renverser, les notions de proche et de lointain mais aussi de centre et de périphérie.
Que ce soit par la cartographie, les formes documentaires ou participatives, les artistes envisagent la frontière comme un espace fictionnel, à partir duquel ils examinent le rapport conflictuel avec l’autre ou avec soi-même et inventent des usages critiques de l’espace.