L’exposition « Plot Twist », la troisième exposition monographique de Geert Goiris que propose la galerie Art : Concept, à Paris, présente de nouvelles œuvres du photographe Geert Goiris.
« Plot twist » : un rebondissement dans la narration imagée de Geert Goiris
Le titre de l’exposition, « Plot Twist », peut se traduire par « rebondissement ». C’est en effet un changement d’orientation inattendu que met ici en œuvre Geert Goiris. Jusque-là connu pour ses réalisations photographiques, l’artiste belge a cette fois choisi de mêler photographies et vidéos.
L’exposition rassemble des clichés et trois vidéos de deux à trois minutes. Ces images mouvantes qui surgissent dans un ensemble auparavant constitué exclusivement d’images fixes ne rompent pourtant pas la démarche habituelle de Geert Goiris. Leurs caractéristiques essentielles demeurent les mêmes que les photographies : leur sujet, anecdotique, n’est pas au centre de l’œuvre. Il se rattache à un contexte donné qui se forme hors de notre regard. Ainsi dans une des vidéos, une locomotive relie deux lieux : un plan d’eau pris dans les glaces et un site montagneux rempli de fumée. Aucune indication concernant les lieux ou la temporalité n’est fournie. En cela, le rapport à l’image et aux informations qu’elle porte demeure le même dans l’œuvre de Geert Goiris, qu’il s’agisse de photographies ou de vidéos.
Vidéos et photographies offertes à l’interprétation de chacun
L’apport particulier de la vidéo réside dans les possibilités qu’elle offre en matière de marge d’interprétation laissée au spectateur. Comme dans les photographies, l’imprécision des données montrées offre à notre imagination une grande liberté. Cependant, celle-ci est plus importante encore dans les vidéos, qui incluent davantage le spectateur dans le déroulement narratif.
Le parcours reflète une narration délibérément ouverte. La figure humaine en semble soit absente soit menacée par divers indices tels qu’un masque chirurgical apposé sur la bouche d’une jeune fille, une voiture pick up dont la cabine est condamnée par un film plastique qui la recouvre complètement, un perroquet en métal robotisé, un homme seul face à l’immensité d’eau gelée… Pourtant, l’exposition souligne moins l’absence de l’humain que son rôle déterminant dans l’histoire du monde. En isolant des scènes où l’humain n’apparaît pas, les images de Geert Goiris illustrent en négatif son rôle qui est de participer à l’élaboration d’une histoire collective, de remplir les blancs laissés par des visions parcellaires.