L’exposition « Phantoms Of Inspiration » à la galerie parisienne Maïa Muller rassemble des peintures de Gaston Damag au centre desquelles s’impose la figure des bululs, des divinités philippines, et qui font écho à ses autres pratiques artistiques, comme la sculpture.
« Phantoms Of Inspiration » : Les bululs, divinités philippines centrales dans l’œuvre de Gaston Damag
Présentant une sélection de tableaux à l’huile sur toile, l’exposition se concentre sur l’œuvre picturale de l’artiste philippin Gaston Damag, qui aborde par ailleurs également la sculpture, l’installation et la photographie. Au centre de chaque tableau, une figure anthropomorphe s’affirme comme le fil rouge de l’ensemble de la pratique de Gaston Damag : il s’agit de représentations de bululs, des divinités du riz qui sont honorées dans la province philippine d’Ifugao, située dans le centre de l’île de Luçon où la riziculture occupe une place très importante.
Les bululs sont depuis plusieurs années au centre de l’œuvre de Gaston Damag pour qui, en tant que natif d’Ifugao expatrié à Paris, ils sont le symbole de la culture d’Ifugao dans son intégralité. Ils sont dans ses réalisations les représentants de l’art, des rites et des croyances d’Ifugao. Surtout, en se réappropriant sans cesse ces figures traditionnellement sculptées qui ont parfois été adaptées en fonction du goût occidental, Gaston Damag explore à travers elles le décalage qui se crée entre les perceptions autochtone et étrangère de la culture philippine et donc la question du dialogue des cultures.
Gaston Damag explore la question du dialogue des cultures
La peinture de Gaston Damag résulte d’un travail fondé sur la superposition de couches, de reprises au cours du séchage, de modification successive des étapes antérieures, qui génèrent des strates que l’on devine par transparence ou par relief. Ce principe de cumul, matériellement exploré, l’est aussi de façon symbolique puisque la réflexivité est au cœur de la démarche de Gaston Damag : le bulul, symbole d’Ifugao, est aussi une allégorie de la sculpture et en s’intéressant à sa représentation, le plasticien engage aussi une réflexion sur l’art lui-même