Sandra Lorenzi
Garden Party
Avec «Garden Party», Sandra Lorenzi actualise le banquet du Satyricon dans une mise en scène théâtralisée où, entre fétiches anthropomorphes, sculptures d’une «inquiétante étrangeté», matériaux bruts, herbes verdoyantes et autres rebuts d’installations, la grande histoire croise les arts premiers, les fictions populaires et des formes ancestrales.
Le travail sculptural de Sandra Lorenzi prend ses racines dans la culture vernaculaire, les formes ancestrales et primitives afin de questionner nos rapports aux objets, nos comportements face à leur usage. A partir de formes élémentaires et monolithes, de matériaux bruts et éléments de rebuts, elle s’emploie à diverses ornementations, usant de sophistication pour revisiter ces formes ancestrales. Elle interroge la fonction de l’objet, le naturalise et l’adapte à nos cultures contemporaines.
Sandra Lorenzi présente pour «Garden Party» des oeuvres nouvelles et réexploite des pièces existantes, leur donnant pour décor la luxuriance d’une Rome païenne et décadente. Cette kermesse désabusée fait apparaître des sculptures maquillées par une mise en scène théâtrale et par des artifices finement calculés. Ici, l’art exhibe et dilapide ses moyens pour transmettre au spectateur une expérimentation boulimique et fascinante des cinq sens. Sandra Lorenzi exacerbe le regard du spectateur, incluant les objets au décor: cette fusion dans laquelle est pris le voyeur, le tient pourtant à distance, la dimension sacrée reste en filigrane. L’abondance de ces matériaux hybrides et la surenchère rappellent alors à la mutabilité et à la fragilité de toute chose.