Jeanne Briand explore la sculpture comme un lieu de déplacement et de flux. Elle tisse des liens entre nouvelles technologies et techniques artisanales séculaires. Pour son premier projet, l’artiste a réalisé ainsi des sculptures en verre soufflé sous la forme d’utérus, ou bien, a créé des bustes motorisés en cire qui réagissaient au déplacement de spectateur. L’exposition « Gamete.Glass.Pavilion(s) » présente une nouvelle série de sculptures en verre soufflé, qui nous rappellent des formes génétiques élémentaires et auto-génératrices, telles que des gamètes. La variété des formes semi-aléatoires est renforcée cette fois-ci par l’utilisation de pigments de couleurs, immaculées jusque-là dans son Å“uvre. Les sculptures sont connectées par des de plugs ou des ports USB, les reliant les unes aux autres, comme s’ils formaient un réseau modulaire, et sont exposées sur des dispositifs, « pavilions » ou « pods », ou bien, dispersées sur des nombreuses structures en acier.
Les sculptures sont activées par le souffle de l’artiste
A la fois produites et productrices, les sculptures sont activées par le souffle de l’artiste. Les sons émis sont alors enregistrés pour devenir à la fin un « opéra de verre génétique », pour emprunter l’expression de Jeanne Briand. Ce projet en collaboration avec Romain Azzaro, musicien et compositeur vivant à Berlin, a donné naissance à une Å“uvre sonore A Gamete Glass Tale, composée d’expérimentations autour de la vibration, du souffle et de la matière. Fusionnant le volume, la matière, la couleur et le son, Jeanne Briand poursuit les expérimentations synesthétiques, dont les originaires étaient, entre autres, le scientifique Isaac Newton et le compositeur Harry Partch.
Une expérience tant visuelle qu’auditive
L’exposition « GameteGlass.Pavilion(s) » propose ainsi une expérience tant visuelle qu’auditive, cette dualité étant soulignée par les deux significations du mot « pavillon » : d’un côté, celle d’une structure architecturale isolée, et de l’autre, celle d’une partie d’oreille externe qui participe au processus de l’audition et sert à mieux capter les sons.
Curateur de l’exposition : Sasha Pevak