Communiqué de presse
Ronald Dagonnier, Norbert Godon, Riccardo Gusmaroli, Vincent Guzman, Frédéric Lecomte, Michael Sellam
Noël décadent
Le 14 décembre, en plein préparatif pour les festivités de fin d’années, le Père Noël, pour décompresser, décide de faire le tour des galeries. Féru amateur d’art contemporain, il court à ses risques et périls vers le 21 rue des Filles du Calvaire ; attitude ô combien dangereuse ! Les artistes de la galerie Pascal Vanhoecke, pour résister joyeusement, ont entrepris de kidnapper le Père Noël…
La caricature, l’idiotie, le burlesque sont au cœur de l’exposition «Noël décadent» ; des effets de surprises et des chutes inattendues transforment tour à tour le visiteur en spectateur-rieur pour « dézinguer une bonne fois pour toute la gueule du Père Noël ». Au détour d’une œuvre vous pourrez ainsi voir une vidéo de Loïc Connansky qui, par un procédé d’auto filmage, détourne dictons et autres proverbes : « Père Noël au balcon, couilles à l’horizon !».
«Noël Décadent» est donc une exposition remettant en cause la réalité enjouée des fêtes de fin d’années; si l’euphorie et la magie de ses fêtes participent à l’adoucissement de notre quotidien, le matraquage médiatique de ce bonheur en devient redondant voir écœurant. Les artistes de la galerie utilisent ainsi leur humour pour s’élever contre un « magasinage » trop intempestif. Norbert Godon par exemple, met en évidence dans ses travaux l’utopie des aspirations de la société en opposition au bien-être individuel. Dans «Noël décadent», il montre à quel point cette fête n’est qu’une vaste campagne de marketing, mise en place pour susciter des achats compulsifs ; ainsi sa publicité pour la lessive prône les valeurs de l’enfance. Discours qui peut être mis en relation avec celui de la commercialisation de l’esprit de Noël.
Michael Sellam et Ronald Dagonnier proposent un travail polémique en réflexion sur la violence de nos conflits politiques. L’un réalise un parallèle insolent entre l’icône habillée aux couleurs de l’entreprise américaine Coca Cola (politique mise en place par la firme en 1931) et les terroristes d’Al-Qaïda : sa vidéo présente une séance de torture du Père Noël reprenant les codes visuels journalistiques concernant des prisonniers de Guantanamo. Ronald Dagonnier quant à lui se joue de l’esprit de Noël par des décorations cyniques aux thématiques tristement lugubres : dictateurs de notre siècle, guerres, famines.
Dans les thématiques en contrepoids du politiquement correct, Riccardo Gusmaroli présente des photographies-peintures kitsch du Pape et des Saints ; Frédéric Lecomte et son installation feront danser des actrices de films pornographiques déguisées en Père Noël. Enfin, Vincent Guzman proposera dans la lignée de son travail abstrait, une peinture à la beauté froide représentant des gouttes de sang figées dans la neige, tels des indices menant à une scène de crime.
Chacun revendique ainsi de manière plus ou moins engagée sa volonté de résister aux pressions publicitaires et au consensus général.