La galerie municipale de Vitry a ouvert ses portes en 1982. Cet espace de 500 m2 entièrement géré par la Ville, construit sur deux niveaux dans les anciens bains-douches, est un lieu d’expositions d’art contemporain. Son action s’inscrit dans une volonté politique de promotion et de diffusion de l’art contemporain depuis la fin des années soixante. Hors les murs, la municipalité a depuis commandé et fait ériger une centaine d’œuvres, des fresques ou des sculptures monumentales telles l’incontournable Chaufferie avec cheminée de Jean Dubuffet au carrefour de La Libération à proximité de l’Hôtel de Ville. Le catalogue sur l’art monumental édité par la mairie précise que «le bien culturel revêt un caractère de bien collectif» et que «le développement social a besoin de cet imaginaire et de l’expression artistique». C’est dans cette perspective qu’est menée l’action de la galerie municipale : aide à la création, prix de peinture, expositions, visites commentées, conférences.
L’idée de créer une galerie est née il y a trente ans après l’exposition Cent dessins d’aujourd’hui qui avait fait l’objet d’une donation à la Ville comme amorce d’un fonds, ce qui posait les questions de sa valorisation et de sa présentation. Le Novembre-à -Vitry, Prix de peinture international de la Ville de Vitry-sur-Seine, est encore aujourd’hui une part importante de l’action de la galerie. Cette manifestation est ouverte aux peintres de moins de quarante ans. La sélection ne s’opère pas sur dossier, mais à partir d’une œuvre de taille inférieure à deux mètres, à déposer à la galerie dans le courant du mois d’octobre. Parmi les œuvres sélectionnées et exposées durant le Novembre-à -Vitry, un jury uniquement composé d’artistes décerne deux prix de 4573 euros. Les œuvres primées deviennent la propriété de la Ville, et les lauréats bénéficient d’une exposition particulière dans la galerie municipale durant le mois de mai, ainsi que de l’édition d’une plaquette. Alexandra Roussopoulos et Patrice Pantin, les lauréats de la dernière session, présenteront leurs œuvres en mai 2002.
A partir du nombre décroissant de candidats (sept cents au début des années quatre-vingt, quatre cents cette année) Nicole Luce, responsable administrative du lieu, constate que le niveau de sélection et la qualité des travaux se sont accrus, et s’interroge sur la marginalisation du matériau peinture dans la création contemporaine. Si le jury de 2000 s’est ouvert à d’autres pratiques (Romain Taïeb et ses objets en caoutchouc noir), et si la photographie occupe une place croissante, le prix reste un indicateur d’une magnifique vitalité de la peinture.
La galerie municipale accueille également d’autres expositions organisées en collaboration avec des galeries, avec le Fonds national d’Art contemporain. En 1984, La part des femmes dans l’art contemporain avait rassemblé des œuvres de Joan Mitchell et de Nikie de Saint-Phalle. En 2000, Pierre Restany avait réuni autour de «Cette culture qui vient de la rue» : Arman, Richard Baquié, Vlassis Caniaris, César, Miguel Chevalier, Fred Forest, Raymond Hains, Pierre Joseph, Valérie Jouve, Bertrand Lavier, Alex Mlynarcik, Jean-Luc Moulène, Nikos, Philippe Parreno, Navin Rawanchaikul, Jean-Pierre Raynaud, Bruno Serralongue, Jacques Villeglé. Des expositions personnelles ont été consacrées à Jean-Pierre Pincemin, Pierre Buraglio, Anne Deguelle, Michèle Waquant, Christain Bonnefoi (lauréat 1999), Bernard Rancillac, Isabelle Waternaux. La programmation (ainsi que le suivi du 1%) est conçue par le Conseiller aux Arts plastiques de la Ville, Catherine Viollet, elle-même artiste. Elle vise à présenter à Vitry le travail des artistes qui ont marqué la création des trente dernières années, et que les responsables de la galerie cherchent à faire découvrir à un public toujours plus large.