Galerie Karsten Greve : Peter Schmersal

Depuis 1990, date à laquelle Karsten Greve le montrait pour la première fois, la peinture a connu un incroyable regain d’intérêt en France, modifiant considérablement sa réception critique. Mais, Peter Schmersal ne semble pas s’être plus ému de l’annonce du retour de la peinture ces dernières années, qu’il ne l’avait été de sa mort auparavant proclamée.

Toujours peintre, il a continué à développer une œuvre picturale, sans se soucier des catégories établies. Bien sûr, nous nous méprendrions à aborder ses tableaux sous l’angle de la nouveauté, comme nous le ferions à voir un académisme dans son attachement à la tradition picturale.

Dans ses dernières peintures aux titres évocateurs — Demoiselle, Odalisque rouge, Baigneuses, Femme de Watteau ou encore Costume de Vincent —, ce n’est assurément pas sans un certain humour que Peter Schmersal s’approprie des œuvres passées clairement identifiables.
Mais, en puisant dans l’histoire de l’art des tableaux célèbres qui lui sont aussi familiers que d’autres objets, il poursuit une recherche commune à l’ensemble de son travail.

Natures mortes, paysages, architectures et portraits, qui captent l’attention du peintre, trouvent leur force dans le processus d’élaboration de la peinture. Lorsqu’il évoque les objets qui l’attirent, pour leur texture, leur matérialité ou le lien qui les unit à lui, Peter Schmersal affirme: «Je veux en quelque sorte me débarrasser de l’objet par la peinture». L’objet en tant que tel n’est pas le sujet, mais l’observation et l’acte de peindre, dans une démarche spirituelle autant que sensuelle.

S’il privilégiait initialement de petits formats, Peter Schmersal travaille également sur de grandes toiles, de même qu’il a élargi sa palette de couleurs auparavant réduite. Toutefois, il procède encore avec une grande économie de moyens: avec peu de détails, ses coups de pinceaux directs et ses touches épaisses et écorchées donnent vie au tableau.

Flâneur contemporain, il observe le monde qui l’entoure en peintre et le place sur le devant de la scène de la perception. Gros plans sur un visage ou un corps, arrêt sur une œuvre, une rangée de maisons ou un morceau de ciel, le cadrage de ses tableaux découpe le réel et le livre par fragments.

L’Artiste
Né en 1952, Peter Schmersal vit et travaille à Wuppertal en Allemagne.
Infos pratiques
> Lieu
Galerie Karsten Greve
5, rue Debelleyme. 75003 Paris
M° Filles-du-Calvaire ou Saint-Paul
> Horaires
du mardi au samedi de 11h à 19h
> Contact
T. 01 42 77 19 37
g-karsten-greve@wanadoo.fr
> Entrée libre