ART

Galerie Iragui : Quatrième Hauteur

21 Sep - 20 Oct 2006

Le collectif «Quatrième hauteur» a emprunté son nom au titre d’un film devenu culte pour toute une génération de jeunes soviétiques : l’héroï;ne Goulia Koroliova, qui devait accomplir quatre exploits pour atteindre la perfection, incarnait le dévouement et la noblesse des sentiments.

Lieu
Galerie Iragui

Communiqué de presse
L’œuvre du collectif « Quatrième hauteur » (Ekaterina Kameneva, Dina Kim et Galina Smirnskaï;a) résonne comme une vieille litanie ressassée maintes fois, avec comme point d’orgue, réussir sa vie. Pour toutes les jeunes filles russes, Goulia Koroliova incarnait le dévouement et la noblesse des sentiments. Ce personnage de roman (daté de 1946) au sentiment patriotique exacerbé (l’héroï;ne s’engagea sur le Front pendant la seconde guerre mondiale), devait accomplir quatre exploits pour atteindre la perfection.

Ce livre fut adapté au cinéma en 1977 avec « Quatrième hauteur », devenu culte pour toute une génération de jeunes soviétiques. Le nom du collectif emprunté au film crée une filiation évidente avec les valeurs « sacrées » qu’étaient celle d’une enfance pionnière, soviétique et exemplaire.

Ce modèle de vie constituait en soi un héroï;sme au quotidien. Comme pour souligner le décalage entre ce que la société impose à l’homme et ce qu’il est vraiment, la série de photographies (« l’Exploit », 2005) mêle l’idéal héroï;que – les conquêtes spatiales, les symbolismes religieux et les grands thèmes éternels – à l’ordinaire de femmes simples, maquillées outrageusement. Pure produit de ce pays aux grandes aspirations, ces femmes, venues comme les rois mages, affichent un air vindicatif dans leur combinaison rutilante.

Le groupe « Quatrième hauteur » semble mettre toute sa bonne volonté à se conformer aux attentes de la société, allant jusqu’à orchestrer un vrai-faux mariage très conventionnel. Dans cette cérémonie-performance, les artistes expriment leur désir de « faire comme tout le monde » avec, en filigrane, le souci de déjouer certains problèmes juridiques et administratifs.

La série de photographies en noir et blanc prises par Eugène Nesterov invite à une lecture beaucoup plus intimiste. Les jeunes femmes, mi consentantes, mi choquées, se livrent à un petit jeu avec l’artiste russe Pavel Pepperstein, dans le rôle de l’exhibitionniste. L’esthétique, à la fois glamour et surannée, tourne en dérision une forme de libéralisation juvénile. Le spectateur, comme anesthésié, se livre, avec délice, aux scénettes, loin des diktats moralisateurs…
Alexandra Fau

Infos pratiques
> Lieu
Galerie Iragui – Show-room
103, rue du Temple. 75003 Paris
M° Rambuteau
> Horaires
de 14h à 19h les 21, 22 et 23 septembre. Uniquement sur rendez-vous du 23 septembre au 20 octobre 2006.
> Contact
T. 01 47 07 69 24
contact@iragui.com
www.iragui.com
> Entrée libre

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