S’il est un point qui distingue la France dans les esprits du monde entier, aux côtés de la Tour Eiffel, c’est peut-être la gastronomie. Mais la gastronomie serait-elle complète sans sa mise en scène ? Plus qu’un écrin : un art. Art de vivre et arts de la table convergent ainsi pour donner chair aux festins et dégustations. Moments de négociation, de conciliation : la table réunit autant les familles que les chef.fes d’État. S’y nouent et dénouent contrats, alliances, pactes… Et même quelques textes fondateurs de la civilisation européenne, comme Le Banquet de Platon. Proposant une plongée multi-sensorielle dans cette composante délicate de la socialisation, la Galerie de l’IESA arts&culture (Institut d’études supérieures des arts) présente l’exposition « Tout un Art : la Table ! De Pompéi à l’Art nouveau ». Au menu ? Une exploration gourmande et fouillée de quelques traits saillants de cette composante culturelle.
« Tout un Art : la Table ! De Pompéi à l’Art nouveau » : les arts de la tables à l’IESA
Pour commencer, « Tout un Art : la Table ! De Pompéi à l’Art nouveau » proposera un focus sur les objets qui accompagnent le repas. Vaisselles et contenants (cuillers, carafons, amphores, verres…) seront ainsi présentés au fil d’un parcours chronologico-thématique en quatre temps. Le premier temps sera celui de l’Antiquité à partir de Pompéi (de -500 à 500). Tandis que le deuxième plongera dans l’époque médiévale (de 500 à 1500). Si les vases grecques et étrusques, à figures noires puis rouges, font partie des classiques de la culture occidentale, la vaisselle du Moyen Âge est probablement moins connue. Palliant ce manque, « Tout un Art : la Table ! De Pompéi à l’Art nouveau » réunira les deux. Plus condensé, le troisième temps sera celui du règne de Louis XV (1715-1774). Enfin, le quatrième temps réunira des ustensiles courant du Romantisme à l’Art nouveau (de 1770 à 1915).
Des goûts et couleurs on discutera copieusement à la galerie de l’IESA
Vers 1750, en Europe, la naissance de l’esthétique (science du goût) s’accompagne d’une méticuleuse étude de la notion de goût. Dans le sens de faculté de juger — de la beauté ou pertinence des choses. Et dans le sens de propriété organoleptique des aliments — arômes, saveurs. Des goûts et couleurs il ne faut disputer… Mais l’on peut discuter. Notamment de l’influence des contenants sur la préservation des saveurs, ou leur amplification. Mais aussi de l’influence des apprêts (visuels, sonores, olfactifs…) sur la perception des textures ou degrés de suavité. Dans cette optique, « Tout un Art : la Table ! » exposera également des peintures, gravures, dessins et tapisseries représentant les contextes d’agapes des époques évoquées. Une occasion unique, réunissant des pièces prêtées par des collections privées. De quoi éclairer la scénographie de l’exposition, avec sa succession de tables dressées.
Exposition, concerts, dégustations, conférences… Les arts de la table à l’honneur
Sur ces tables apprêtées s’épanouiront également des compositions florales de Sylvie Hartmann — aux notes peut-être fleuries ou épicées. Mais l’ouïe non plus ne sera pas omise. L’exposition « Tout un Art : la Table ! » offrira l’occasion de savourer un cycle de concerts, organisé en partenariat avec le Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris. Morceaux grivois ou cantates, de Johann Sebastian Bach à Nicolas Bernier… Airs à boire, airs sérieux, lectures de textes voluptueux, de François Rabelais à Michel Onfray… Aucun sens ne sera négligé. Avec la possibilité même de déguster quelques vins antiques (Turriculae, Mulsum, Carenum) ou quelque boisson médiévale (hypocras). Et pour finir de réjouir tous les sens, la soif de connaissance pourra être étanchée (ou attisée) par un cycle de conférence et une demi-journée d’études. Toutes les interventions étant articulées autour des thèmes associés à L’art de la table au fil des époques.
Un programme gourmand et copieux, à retrouver sur la page de l’évènement