Gabrielle Wambaugh présente, au cœur de parois inconnues, neuf zones de rapprochements sensibles. L’artiste nous renvoie à une idée de transformation du naturel tout autant que celle d’espaces connus bien qu’(in)habités par l’humain.
Avec Grottes, Gabrielle Wambaugh fait écho aux récentes découvertes archéologiques
Il découle des œuvres de Gabrielle Wambaugh une impression étrange, celle de faire corps en soi avec un organisme en mouvement et, tout comme les conglomérats culturels qui se croisent dans les différents amphithéâtres de la Sorbonne, celle d’adapter notre regard à des changements climatiques intenses, des mouvements tectoniques discontinus, et de nous placer au même niveau sensible que l’étaient les humains du Paléolithique le plus ancien, jusqu’à l’âge de fer.
L’archéologue retrouvera en cette proposition artistique bon nombre de ses préoccupations en phase avec les découvertes et les résultats de ses recherches actuelles. Une rythmique réactualisée en résonance, autant préhistorique que protohistorique, réflexion indispensable à mener sur nous-même alors que la question de l’adaptation et de la durabilité de nos sociétés contemporaines est bousculée par les changements climatiques.
Gabrielle Wambaugh dans les pas des travaux d’André Leroi-Gourhan sur le temps
Il est autant question ici de l’émergence de l’humanité (Néandertal et Sapiens) que des sociétés humaines face à elles-mêmes : premiers peuplements, Paléolithique inférieur, Paléolithique moyen (Neandertal), Paléolithique supérieur, Paléolithique final, Mésolithique, Néolithique, âge du Bronze et âge du Fer. Grottes nous invite à méditer, tout en les convoquant, sur les mondes de la reconstitution d’un environnement quaternaire (géologie, faune, flore), de l’anthropobiologie (anthropologie physique, paléopathologie, paléogénétique, archéologie funéraire), de l’archéozoologie, de l’archéobotanique, de l’archéométrie (matériaux et techniques de fabrication), des techniques de fouilles et de prospection archéologiques, des datations relatives et absolues, de l’historiographie et enfin la théorie, des méthodes et des techniques de l’archéologie.
Enfin, cette œuvre contextuelle, qui convoque la sculpture au plus profond de la paroi et nous remémore les travaux d’André Leroi-Gourhan, notamment ceux qui ont analysé le long travail du temps, nous révèle quelques indices sur les secrets de nos déplacements et sur la signification de nos empreintes passées.