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Gabriele Basilico

Disparu en 2013, le photographe italien Gabriele Basilico laisse une œuvre considérable presque exclusivement dédiée aux villes et aux territoires urbains. Il a arpenté une multitude de paysages, de villes et de lieux, parvenant à magnifier l’essence des agencements des formes, des espaces, des structures, et la poésie de leur combinatoire évolutive.

Information

Présentation
Gabriele Basilico, Roberta Valtorta
Gabriele Basilico

Architecte de formation, le photographe milanais Gabriele Basilico impose dès la fin des années 1970, dans le cadre d’une recherche sur l’espace urbain industriel de sa ville natale, son style et l’originalité de sa démarche. Ses campagnes photographiques, réalisées dans le monde entier, sont exemplaires de son approche et de sa méthode. Elles combinent une exploration minutieuse des espaces publics, des villes et des paysages, et une interrogation approfondie sur les mutations subies ou choisies qui transforment ces lieux.

Quel que soit le sujet abordé, Gabriele Basilico s’attache à «ordonner» l’élément observé, décryptant les lignes de force, les symétries, attentif à chaque détail autant qu’à l’agencement général des formes. Mais ce qu’il parvient également à saisir relève d’une identité territoriale qui fait place à l’histoire et à la mémoire d’un lieu.

Authentique outil d’appréhension du monde, la photographie de Gabriele Basilico se lit aussi comme une étonnante poétique du regard… Chaque vue d’immeuble, d’usine ou de port est perçue dans la singularité d’un portrait ou la délicatesse d’une nature morte. Comme l’écrit justement Roberta Valtorta: «Il figurera au nombre de ces artistes qui n’ont plus cherché la beauté dans l’image du monde mais ont su regarder tout ce que les hommes ont été et ont construit, avec grandeur ou petitesse, et ce dans un esprit de réflexion et d’ouverture empreint de tradition démocratique et de tolérance.»

«C’est en cherchant une méthode pour parvenir à représenter la ville-usine que Basilico trouve son “alphabet”, qu’il comprend que ce n’est pas l’évocation des vicissitudes humaines, saisies à travers des gestes et des événements, qui lui tient à cœur mais leur portée en relation avec l’espace urbain, milieu le plus complexe que l’homme ait inventé au cours de sa longue histoire d’être social. C’est pourquoi les personnages disparaissent de ses photographies (il n’y en a que quelques-uns dans Milano. Rittratti di fabbriche, çà et là, solitaires) et les hommes ne s’expriment plus dorénavant avec leur corps et leur visage mais avec les objets qu’ils ont créés et les environnements dans lesquels ils ont vécu et vivent.

Dès lors, on voit se succéder dans les photos de Basilico, au fil de projets souvent nés dans le cadre d’importantes commandes publiques mais aussi menés avec ténacité, en solitaire, en tant que recherches personnelles, beaucoup de villes très différentes d’Italie, d’Europe, du monde — portes, gares, métropoles aux contours tentaculaires, banlieues mutantes toutes semblables; des parcelles de centres urbains où apparaissent des traces de l’histoire; des zones désolées et dispersées d’un nouveau paysage postindustriel en transformation accélérée; des lieux émergents encore indéterminés et sans identité, si souvent définis comme des “non-lieux”; des bâtiments de production ou d’habitation, construits le long de grandes artères reliant des agglomérations urbaines. Dans l’œil du photographe, méthode rigoureuse et gestion mentale des tâches à effectuer ne sont jamais détachée d’une approche émotionnelle, riche de sentiment, presque colorée d’une subtile mélancolie mais parfois aussi ludique et même enfantine.»

Ouvrage traduit de l’Italien par Christine Piot.

Sommaire
— Introduction. Comprendre le paysage, par Roberta Valtorta
— Photographies
— Entretien de Giovanna Calvenzi avec Christian Caujolle
— Biographie
— Bibliographie sélective

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