Julie Meyer
Frozen park
La pratique artistique de Julie Meyer mêle photographie, vidéo et texte. Ses recherches s’inscrivent toujours dans l’exploration d’un territoire spécifique et investissent les frontières traversant l’espace urbain, périurbain et rural. Elle utilise la photographie et la vidéo pour leur fonction de mémoire.
Architectures prises dans un processus de dégradation, environnements en devenir et marges urbaines, constituent ses principaux sujets d’étude. Ses Å“uvres révèlent le paysage mis en mouvement et soumis à l’écoulement du temps.
Le projet Frozen park a débuté en hiver 2010-2011 à la suite de photographies prises dans l’enceinte de l’ancien parc d’attraction de Berlin-Est: le Spreepark. Les images font un état des lieux du site dix ans après sa désaffectation. On y découvre une suite d’attractions en ruine: un grand dinosaure reposant sur son flanc, le lit de la voie d’eau du Grand Canyon recouvert de vignes vierges, un bateau pirate emprisonné dans la glace après un naufrage. Des manèges qui sont laissés à l’état de rebuts.
Dans le hall de la Filature, l’ensemble photographique est présenté sur des moniteurs vidéo sous la forme de six diaporamas sonores. L’enchaînement des images et du son diffère d’un écran à l’autre, permettant une narration particulière à chaque écoute. La bande-son a été réalisée à la suite de la rencontre entre Julie Meyer et Sabrina Witte, la fille de l’ancien gérant du Spreepark. Au détour des attractions en ruine, ses souvenirs d’enfance se mêlent à l’histoire tragique de sa famille. Le texte de la bande-son rassemble des fragments de son témoignage et propose une nouvelle écriture de son passé.