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Frontières invisibles

La particularité de «Frontières invisibles» est sa fragmentation due à la collaboration de plusieurs commissaires invités. Entre ces trois espaces se tissent des liens, des échanges et des dialogues, à travers des frontières matérielles mais aussi mentales.

Postmodern/Excommunist
, installation in-situ de Dan Perjovschi, est le fruit d’une résidence de trois semaines. A l’intersection des interventions enfantines et urbaines, les dessins minimalistes et satiriques de l’artiste composent une fresque temporaire qui porte les marques de l’actualité mondiale. Inscriptions réactionnaires ou simples commentaires: «Yes we can».

Les frontières et les divisions, thématique centrale de ces expositions, sont matérialisées par EU Citizens and Others de Sejla Kameric. Cette installation  dresse une séparation visuelle et physique qui nous oblige à choisir notre chemin: «Les frontières ne sont pas dans nos têtes, mais sont des faits».
Pour sa part The Jungle project, de Pierre Bismuth, reprend le célèbre dessin animé Le Livre de la jungle, attribuant à chacun des personnages une langue différente. Ce geste radical nous rappelle à nos carcans identitaires.

A l’encontre d’une politique sélective, l’ambassade française de la République NSK-Neue Slowenische Kunst,  micro nation virtuelle crée par le collectif Slovène Irwin, ouvre ses frontières. Elle propose de devenir citoyen NSK en délivrant sans conditions des passeports officiels.

La section «Post-It City», effectue une percée dans l’intimité sociale en explorant par la photographie les marchés parallèles qui apparaissent et disparaissent, sans laisser de traces. Am Hauptplatz Im Wald, une vidéo de Sofie Thorsen, examine ces métamorphoses éphémères  de l’espace public en espace privé, à travers les récits et les fictions d’adolescents.

La vidéo tient une place importante dans l’exposition, entre document et récit intime. One in XX Century de Deimantas Narkeviacius revient sur la chute de la statue de Lénine, l’événement, filmé par un amateur, est remonté par l’artiste et projeté en sens inverse. La statue s’érige sous les applaudissements de la foule.

Pour The Bathhouse et Men’s Bathhouse Katarzyna Kozyra a filmé en caméra cachée l’intérieur d’un bain public féminin de Budapest. La réalité des corps abîmés est confrontée à perfection abstraite des corps des peintures d’Ingres. Travestie en homme, cette artiste a réitéré l’expérience dans les bains collectifs masculins de Budapest…

AES+F
—  Last Riot, 2007, trois écrans vidéos HD, 19 mn 25 s.

Dan Perjovschi
—  Fortress Europe, 2009,marquer noir sur papier blanc.

Sofie  Thorsen
—  Am Hauptplatz, 2005, film d’animation à partir de dessins noirs et blancs.

Daniel Pario Perra
—   Economic Border, 2005. Installation photo-vidéo.

Katarzyna Kozyra
—  Men’s Bathhouse, 1999. Vidéo installation.

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