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Frontalités, censure et provocation dans la photographie contemporaine

Un essai qui montre que l’extrême permissivité du monde de l’art, au nom de la liberté d’expression et de l’esthétisme, fait parfois accepter des œuvres obscènes au risque de déclencher la censure. Analyse des conditions d’émergence à travers la photographie et la notion de frontalité comme dimension de confrontation et de provocation des œuvres.

— Auteur : Michaël La Chance
— Éditeur : vlb éditeur, Montréal
— Collection : Le soi et l’autre
— Année : 2005
— Format : 12,50 x 20,50 cm
— Illustrations : quelques, en noir et blanc
— Pages : 222
— Langue : français
— ISBN : 2-89005-916-2
— Prix : 29,80 €

Présentation

La sécularisation de l’art nous oblige à démystifier notre rapport aux œuvres : il n’y a pas de perception esthétique pure. Ce fantasme survit dans l’idée que l’art ne peut être violent et obscène. En fait, il en va tout autrement : une image peut être à la fois une création artistique, une représentation pornographique et une revendication politique. Le fait de proposer une expérience esthétique n’exclut pas de pouvoir inciter à la violence ou à l’immoralité. C’est la frontalité des œuvres : là où elles affrontent et confrontent, là où leur diversité leur permet de mettre à l’épreuve les défenses de la société sur tous les fronts.

Parmi les productions artistiques contemporaines, la photographie a joué un rôle de premier plan dans la reconsidération du rôle de l’artiste en tant qu’acteur du symbolique, notamment par son travail sur la figuration du corps. C’est donc sur ce corps photographique — pour ne pas dire pornographique — qu’il faut se pencher pour mieux saisir la portée des mutations que le corps social connaît depuis quelques décennies. Les œuvres de Mapplethorpe, Cadieux, Orlan, et plusieurs autres analysées ici, font la preuve que le corps est une pré-figuration de l’ordre social et que le travail de détournement de ses images, lorsqu’il équivaut à une désorganisation du corps lui-même, provoque un déplacement des valeurs de notre société.

(Texte publié avec l’aimable autorisation de vlb éditeur — Tous droits réservés)

L’auteur
Michaël La Chance, philosophe (esthétique) et écrivain, est professeur d’histoire et de théorie de l’art à l’université du Québec à Chicoutimi. Auteur de nombreuses critiques d’art et d’articles savants, il est membre du comité de rédaction de la revue Spirale.

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