L’exposition « Mon Frère et le Roi du Monde » à la galerie Anne Barrault, à Paris, des œuvres de David B., auteur de bande dessinée et dessinateur. A un ensemble de soixante-douze dessins présentés dans les deux dernières expositions personnelles de l’artiste et dans l’album Mon frère et le Roi du Monde s’ajoutent des dessins inédits et des œuvres en volume.
David B. poursuit son travail autobiographique
Au centre de l’exposition, une série de soixante-douze dessins, intitulée Portraits du roi du monde et portraits de mon frère, poursuit la démarche autobiographique de David B. qui puise dans son histoire familiale et surtout dans son enfance, durement marquée par les crises d’épilepsie de son frère aîné, l’inspiration très sombre de la plupart de ses œuvres. Les soixante-douze dessins se divisent en deux parties : la moitié d’entre eux représente le frère de David B. et l’autre moitié, le Roi du Monde. Ce personnage est tiré du livre Le Roi du Monde de René Guénon, que David B. a lu à l’âge de douze ans et qui, pour l’enfant qu’il était, troublé par le contexte difficile dans lequel il vivait, était autant une promesse de réponses à des questions confuses qu’une source d’énigmes plus grandes encore.
La figure du Roi du Monde, face à celle du frère malade
Le Roi du Monde, figure mythique universelle, est espéré par David B. comme un être doué d’immenses pouvoir : celui de guérir les blessures et d’abolir les souffrances, celui de ramener lumière et vie dans des lieux qu’elles ont désertés… Si le livre décevra ces attentes et ne fera qu’épaissir le mystère existentiel, il laissera à David B. la vision d’une figure à laquelle il attribue de multiples visages, toujours changeants. Trente-six des dessins composant la série sont quelques uns de ces visages. Les portraits en noir et blanc tiennent à la fois de figures monstrueuses, d’évocations de la mort personnifiée et de masques rituels africains ou océaniens. Les trente-six autres dessins représentent le frère de David B. qui, rapidement, eut l’idée d’évoquer par le dessin chaque crise du premier et la transformation progressive de son visage sous l’effet de l’épilepsie.
Le visage du Roi du Monde et celui du frère, tous deux en constante transformation
La série de dessins a été auparavant réunie dans le livre intitulé Mon frère et le Roi du Monde et successivement présentée au Pavillon Blanc de Colomiers puis au musée de l’Abbaye de Sainte Croix des Sables d’Olonne. Cependant, dans chacune de ces contextes, leur disposition est différente. Placés en vis à vis dans le livre, un du frère face à un du Roi du Monde, les portraits sont ensuite tour à tour divisés en deux groupes, celui des portraits du frère faisant face à celui des portraits du Roi du Monde, puis à nouveau disposés en vis à vis mais en deux files. Ici, à nouveau, la disposition est modifiée. L’exposition de visages qui se transforment sans cesse est elle même en constante transformation…