Jeune galerie parisienne inaugurée en 2016, la Galerie Mayaro a pour vocation de mettre en lumière les créations d’artisans d’art contemporains. Un positionnement art décoratif assumé, qui vise à valoriser le travail manuel et le rapport de coup de cÅ“ur aux objets. Cet été, la Galerie Mayaro propose ainsi une exposition monographique de la tisserande parisienne Frédérique Lamagnère. L’accrochage « Frédérique Lamagnère, Tisser la lumière » réunit quarante-cinq pièces inédites, tout en légèreté acidulée. S’inscrivant dans la continuité d’artistes comme Anni Albers ou Sheila Hicks, Frédérique Lamagnère s’empare de l’art de la tapisserie pour en proposer une version actuelle. Plastique, rafia, fil de pêche, mais aussi fil d’or, soie… Ses compositions allient fragilité et vivacité, précieux et banal. L’accent est mis sur la dimension chromatique, sur le jeu des transparences et superpositions, capable de remodeler l’espace. Tapisseries murales, cascades de tissus, paravents… Autant de vitraux sécularisés, sculptant la lumière.
« Frédérique Lamagnère, Tisser la lumière » : une première exposition monographique
Issue du design industriel, Frédérique Lamagnère a fait escale à New York avant d’installer son atelier, en 1996, à Paris. Artisan-designer textile, elle a depuis lors multiplié les collaborations. Aussi bien avec des architectes d’intérieur (Alberto Pinto, Pierre Yovanovitch…) qu’avec de grandes maisons de Haute Couture parisiennes (Chanel, Christian Dior, Christian Lacroix, Givenchy…). Mais l’exposition « Frédérique Lamagnère, Tisser la lumière » est bien sa première exposition personnelle, en tant qu’artisan-designer. Finistérienne de naissance, ses pièces traduisent une sensibilité accrue aux fluctuations lumineuses, à la circulation des vents. Recourant à différentes techniques, elle tisse diverses matières. Chaque matériau se présentant avec des contraintes particulières. Pour le plastique, Frédérique Lamagnère opère un découpage en bandelettes ; pour l’organza et le cuir, en rubans. Ses créations forment ainsi des sortes de voiles, prêtes à peupler de couleurs l’espace qui les accueille.
Fil de pêche, bandes de cassette, fil d’or… Parfiler le monde pour le retramer
Bandes magnétiques, fils de pêche, lacets… À partir de différents éléments, telle la patiente Pénélope ou la virtuose Arachné, Frédérique Lamagnère tisse des paysages émotionnels au gré de ses intuitions techniques. Certaines de ses pièces évoquent presque des sortes de matrices de visualisation de données. Du filet de pêche entremêlé aux sacs plastiques colorés flottant dans les océans, se dégage des Å“uvres de Frédérique Lamagnère une sorte de poésie du fragment détaché, réassemblé. Comme si, en amont, devait intervenir tout un lent processus de parfilage du monde, pour pouvoir en extraire fils, liens, bandelettes, ou rubans tissables. Longues chevelures emmêlées dont extraire les fil d’or, pour redonner de l’ordre au chaos. Variations séquentielles, les tissages de Frédérique Lamagnère captent la lumière en fonction de leurs caractéristiques. Pour des surfaces ondoyantes, aux reflets changeants, à retrouver dans l’exposition « Frédérique Lamagnère, Tisser la lumière ».