Dans un discours tenu devant des professionnels de la création artistique, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a relevé ce qu’il appelle un «paradoxe»: «A première vue, le secteur des arts plastiques donne l’impression de très bien se porter. On parle sans cesse de ventes aux montants extravagants, du marché qui s’envole. L’art contemporain est partout: dans les magasins, dans les hôtels, dans les villes. (…) Et pourtant, il y a un malaise dans les arts plastiques et des disparités importantes (…) entre les têtes d’affiche et le terrain» (AFP, 11 fév. 2011).
Aux yeux du ministre, les arts plastiques subissent un «choc», dû à la mondialisation, à la multiplication des acteurs privés, aux nouvelles pratiques artistiques et aux nouveaux types de publics. «Ces bouleversements nous imposent de revoir en profondeur nos modèles d’intervention», a-t-il déclaré prêt à «imaginer de nouvelles mesures, de nouveaux modes de financement, qui sait de nouveaux établissements, mais aussi un nouvel état d’esprit».
A cette fin, il a lancé le 11 février 2011 un cycle d’entretiens sur les arts plastiques qui sera conduit par la Direction Générale de la Création et des spécialistes pendant trois mois. Quatre groupes de travail auront à formuler des analyses et des propositions autour de quatre thématiques distinctes: l’enseignement, la création, l’international et la diffusion (de la presse aux éditions d’art, en passant par la critique et la médiation). Sur la base des réflexions menées, le ministre annoncera en juin 2011 un certain nombre d’actions. Le CNAP devrait y jouer un rôle important.
L’initiative du ministre est intéressante bien qu’elle ne repose pour l’instant que sur des évidences et que le temps risque de lui manquer pour produire de réels effets.
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