L’exposition « Le Fil d’Occam » à la galerie Marian Goodman, à Paris, présente des sculptures et des œuvres sur papier de Fred Sandback, à travers lesquelles l’artiste américain disparu en 2003 n’a cessé d’explorer la ligne.
Le Fil d’Occam : sculptures de fils de Fred Sandback
L’exposition réunit des sculptures et des dessins réalisés par Fred Sandback entre 1967 et 2002, des pièces nourries par la scène artistique américaine des années 1960, notamment du minimalisme. On découvre à travers elle un travail entièrement consacré au motif de la ligne que le plasticien cherche à sublimer à travers un processus créatif précis qu’il adopte à partir du milieu des années 1970.
Si les premières sculptures de Fred Sandback réalisées avant cette date, comme Untitled (Corner Piece), fabriquée en 1967 en corde élastique grise, ont recours à divers matériaux, le fil acrylique blanc, noir ou coloré devient ensuite la matière première exclusive de ses œuvres dont les couleurs sont choisies de façon instinctive, selon le contexte.
Seulement constituées de fils d’acrylique monochromes tendus dans de multiples directions, les sculptures de Fred Sandback parviennent, malgré leur matérialité et leur présence ténues, à inscrire avec une certaine force des formes géométriques dans le vide. De la tension des lignes à travers l’espace et de l’invisibilité des moyens de fixation des fils aux murs, sols et plafonds, naît une esthétique unique.
Fred Sandback, sculpteur de fils tendus
Les sculptures de fils de Fred Sandback épousent les caractéristiques spatiales de l’architecture qui les accueillent. Elles sont cependant modulables et peuvent ainsi être reformulées, comme le prouvent six œuvres qui sont aujourd’hui réactualisées au sein de la galerie, notamment Untitled (Sculptural Study, Twelve-Part Vertical Construction) et Untitled (Sculptural Study, Three-part Construction).
Quelques dessins, rares, de Fred Sandback complètent l’exposition. Liés au travail sculptural, ils ont une fonction à la fois préparatoire et mémorielle. On découvre ainsi le plan de sa première exposition personnelle, Untitled (Blue Line, 11 meters long, Konrad Fischer Gallery, Düsseldorf, 1969), un dessin de 1995 lié à la série des Broken Lines Sculptures ou encore un dessin réalisé aux crayons noir et blanc sur papier bleu qui date d’une de ses expositions parisiennes.