Communiqué de presse
Martin Dammann
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L’attention de Martin Dammann se porte sur les multiples aspects de la relation — souvent contradictoire — qu’ont les images avec ce qu’elles représentent et de ce fait, avec ce qu’elles ne sont pas. Cette relation se ressent tout particulièrement là où le contenu des images se révèle pesant ou même entaché.
C’est par exemple le cas de la photographie de guerre, devenue un point de départ important dans le travail de Dammann, et qu’il emploie dans un grand nombre de supports, que ce soient des aquarelles de grand format, dessins ou travaux de photographie, mais également en vidéos, frottages et installations.
Chacun des éléments des oeuvres, comme la technique de peinture, le contenu, le format et le titre, est souligné — et souvent en contradiction les uns par rapport aux autres — de telle façon que naît une sorte d’équilibre n’autorisant plus aucune interprétation à même de réunir tous les éléments. Il est donc moins question d’un message de l’artiste au spectateur; bien plus, le spectateur lui-même doit se sentir libre d’observer et d’analyser ses réactions et ses interprétations face à ce qui lui est présenté.
Outre l’intérêt structurel, il en existe un portant sur la teneur des travaux dans un sens plus restreint: sur ce qui est représenté. Ici, des questions liées à l’histoire, l’identité, l’authenticité, aux systèmes de valeurs et aux clichés entrent également en lice. Ces catégories sont toutes comprises comme faisant partie de la structure du tableau. Il y va cependant moins de la présence médiale de la photographie en soi que de ses possibilités intrinsèques de véhiculer des émotions ou des évocations qui, jusque dans leur fonctionnement, sont mises à disposition.
Dans l’exposition à venir de la Galerie In Situ/Paris, il est question d’identité et de sa représentation en images. Comment peut-on traiter des photos provenant d’un contexte chargé — la Seconde Guerre mondiale — de telle façon qu’elles ne glissent pas instantanément dans des catégories et des schémas de pensée qui rendraient impossible toute approche des images? Que se passe-t-il en revanche, lorsque l’on découvre que l’on se trouve hors d’un tel schéma? De fait, une telle position est-elle concevable? Et aussi: quels sont les rapports entre la peinture et la photographie, qu’est-ce qui est possible — ou ne l’est pas — sur chacun des supports, en relation avec ce qui est représenté?
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