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Franz Erhard Walther

Il a tout noté, presque frénétiquement. Sur les murs de la galerie Jocelyn Wolff s’expose le parcours artistique de Franz Erhard Walther, artiste allemand, précurseur du mouvement minimaliste et du mouvement conceptuel. Une autobiographie, sur 425 pages en formats A 4, remplies de notes et de dessins.

Un long travail de collecte et de mémoire, créant un corpus d’informations sur l’artiste mais aussi sur un pan de l’art contemporain. On voit ainsi apparaître Beuys, Pollock, De Maria ou encore Barnett Newman.
A l’image de la célèbre bibliothèque de manuscrits de sa ville natale de Fulda, Franz Erhard Walther, s’est plongé dans un fastidieux travail d’écriture et de souvenir.
Des rencontres marquantes aux anecdotes, cette chronologie retrace la vie de Franz Erhard Walther de 1945 à 1972, de cette recherche incessante, de la volonté de ne pas se conformer, de trouver des medium nouveaux pour aller au-delà de la simple exposition.

Dès les années 1963, Franz Erhard Walther a créé des œuvres devant être manipulées par les visiteurs, devenus acteurs. Des œuvres complétées par l’action et l’intention.
Ici, la  rétrospective didactique que l’artiste fait sur son propre travail, amène à ces créations, exposées dans une autre salle de la galerie. Mais le document officiel, voisine avec les pièces citées qui prennent vie, comme témoin d’un «ça a été», pièces à conviction d’une histoire que l’on pourrait croire fictionnelle.

Neuf pièces, rarement montrées jusqu’alors, datant pour la plupart de 1963, sont exposées. Libre au visiteur de les prendre en main, de devenir le socle de ces objets faits de cartons, de tissus ou de papier.
L’exposition de ces pièces anciennes, le besoin de mémoire et de documentation de l’œuvre de papier Sternenstaub, questionnent le devenir des œuvres, leur conservation.
Suffit-il d’écrire une histoire de l’art, il y a-t-il besoin des œuvres pour se souvenir, pour attester de la vérité des faits ? Ici, il est possible d’aborder les œuvres de Franz Erhard Walther dans leur matérialité, de l’impressionnant New York Book composé de 1000 dessins en prélude de la célèbre pièce Werksatz (une commode  remplie de tissus pliés que le visiteur pouvait déplier et utiliser selon quelques consignes laissées par l’artiste), aux cadres de tissus, Zwei Stoffrahmen, plastisch.

Un passé réinvesti, sans être re-actualisé, la trace d’une période de l’histoire de l’art, et une question sans cesse renouvelée sur la réception des œuvres et leur pérennité.

Franz Erhard Walther
— Sternenstaub / A draw novel, 2007/2008. Installation. 425 pages format A4.
— Zwei Glaser mit reis, 1963. Verre, riz. 21,8 cm x 8,4 cm
— 100 m Linie, 1963. Corde. 100 m de longueur.
— Drei breite Brander / Three board bands, 1963. Coton. 8,5 x 825 cm
— New York buch / New York book, 1967-1973. 500 pages, 1 000 dessins. 28,6 x 21,8 x 6 cm
— Rosa Lackkasten / Pink varnish box, 1963. Carton, colle, laque. 22 x 14,6 x 11 cm
— Zwei Papprohren / Two cardboard rolls, 1962. Carton, colle. 39,8 cm de hauteur, 9 cm de diamètre.
— Zwei rotbraune Samtkissen, 1963. Tissus. 24,4 x 16 x 2,6 cm et 24,7 x 16,4 x 1,5 cm
— Zwei stoffrahnem, Plastich, 1963. Tissues. 31,5 x 21,5 x 1,5 cm
— Deckfarbenzeichnungen (16 gruppen), 1961. 12,6 x 18 x 9,2 cm

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