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Franz Ackermann

Les Presses du réel publient à l’occasion d’une exposition au Collège, Frac Champagne-Ardenne en 2005 une monographie, conçue par M/M et consacrée au peintre allemand Franz Ackermann, auteur de toiles colorées explosives.

Information

Présentation
Michel Gauthier, Grazia Quaroni, François Quintin
Franz Ackermann

Cette monographie, luxueux catalogue en coffret conçu par M/M, est publié suite à la première exposition monographique en France de Franz Ackermann, présentée en 2005 au Collège/Frac Champagne-Ardenne. Il est constitué d’un livre principal de textes et d’images, d’un livret dépliant présentant un choix de douze Mental Maps, et d’un pliage/boîtage de couverture qui assemble les deux premiers éléments.

Franz Ackermann, né en 1963 à Neumarkt St. Veit, en Allemagne, vit et travaille à Berlin. Il est l’un des principaux représentants du renouveau de la peinture allemande. Son travail a été présenté au Stedelijk Museum d’Amsterdam, à la Biennale de Sao Paulo (2002) et de Venise (2004), au Palais de Tokyo à Paris et dans les galeries Neugerriemschneider à Berlin, Fortes Villaça à Sao Paulo, et la Gavin’s Brown Enterprise à New York.

Extraits de «Introduction en forme de chronique» de François Quintin
«L’espace l’avait inspiré, d’abord. L’espace bien sûr. Pour sa première exposition en France, Franz Ackermann allait s’emparer non seulement des murs du Frac Champagne-Ardenne, mais aussi de l’air qui les habite, de la lumière qui les frôle. Plusieurs expositions récentes avaient été consacrées à son Å“uvre et l’avaient conduit à New York, à Sao Paulo, à Tokyo… Il revenait depuis peu d’un voyage d’un mois à Hong Kong où il n’était pas retourné depuis ses deux années initiatiques, quinze ans auparavant. À Reims, il prendrait son temps.
La ville royale n’était pas plus agitée qu’à son habitude. La cathédrale dominait de sa majesté solitaire. Les «Oui» et «Non» annonciateurs de l’incertitude européenne bourgeonnaient sur les devantures de kiosques à journaux. Les vignes du champagne s’étiraient sur les terres vallonnées qui jadis avaient connu l’horreur sanglante des tranchées. Comme dans toutes les villes qu’il traverse, Franz Ackermann s’est imprégné de ce «climat» pendant sa résidence. Il a décortiqué le patrimoine sculptural de la cathédrale, pris des photos de ruelles, coins sombres, arrêts de bus, devantures d’hôtels et autres détails d’architecture dont les formes lui semblaient assez significatives pour qu’on les retrouva en fragments sur ses peintures, comme des morceaux de monde déchiquetés ; une référence non pas au visible, mais au réel.
L’exposition affirmait avec force son emprise globale sur le spectateur, le submergeant d’un flot de couleurs flamboyantes. L’occupation de l’espace fut très intuitive, mesurée, construite par paliers, dans l’inachèvement perpétuel, en prise directe avec le ciselage d’une pensée en cours. Ackermann articulait l’espace dans une emphase de ses proportions : la grande salle devait magnifier son ampleur et sa circulation comme une grand-rue, la plus petite salle devait être la plus dense, et la plus complexe. L’espace tout entier fut d’abord peint en rose, puis enceint d’une ligne brune qui marquait le nivellement des sociétés et des cultures, comme un horizon bas à partir duquel s’élèverait sa peinture. Ici encore, étaient mis en tension sous-jacente le tourisme et l’immigration, l’identité et la clandestinité, le voyage volontaire et le déplacement forcé. […]
Ce livre aborde un temps de création important dans l’œuvre de Franz Ackermam dont l’exposition à Reims est en quelque sorte la synthèse. C’est pourquoi il ne se limite pas à ce seul moment dans l’œuvre de l’artiste. Plus qu’un catalogue, le livre se veut une prolongation du projet artistique.»

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