Communiqué de presse
Frank Eon. Salle Blanche
Le Musée des Beaux-Arts de Nantes présente l’exposition Salle Blanche de Franck Eon. Franck Eon se définit lui-même comme un peintre d’atelier qui crée des tableaux et produit des images. Il explore depuis le milieu des années 90 différents langages tant sur le plan formel que technique (la peinture, la vidéo, l’image numérique).
Pour l’exposition Salle Blanche (dans la salle Blanche du Musée des Beaux-arts), il a choisi de présenter toutes les facettes de son travail : trois peintures abstraites et minimales au format carré, un film d’animation 3D et une peinture murale – qu’il qualifie de tagg -, mettant ainsi en évidence deux temporalités distinctes : celle d’ une intervention éphémère exécutée rapidement liée à un lieu spécifique et le travail en atelier.
La peinture murale montrée ici a été obtenue à partir d’un logiciel 3D : trois cercles positionnés dans l’espace virtuel avec ombres portées réunies dans une même forme. Selon l’artiste, « contrairement à d’autres oeuvres où le cercle n’est envisagé que dans sa frontalité, dans le strict respect de la surface du tableau, cette image devient en ce sens plus dissidente et repose à nouveau la question d’une profondeur possible (ou probable). »
La série des trois tableaux joue sur la répétition d’un même motif abstrait et sur l’écart entre l’artificialité d’une image de synthèse et la réalité de la peinture. Accrochées assez haut de manière à ce que qu’elles ne soient pas appréhendées frontalement par le visiteur, les toiles semblent flotter. «Je ne fantasme pas sur la surface du tableau et je ne m’inspire de rien. Je n’évacue ni le poids du temps ni la force de la mémoire et je ne mets rien en abîme.»
Chez Franck Eon, dans la lignée des artistes conceptuels par lesquels il a été très marqué, l’image préexiste toujours à la peinture, l’artiste décidant de procéder ou non à la réalisation.
Franck Eon montre ici pour la première fois, un film d’animation. Les films représentent pour l’artiste une sorte de banque d’images qui viendra éventuellement nourrir des oeuvres ultérieures. Il s’agit là d’une fiction construite à partir d’éléments hétérogènes : l’architecture du Futuroscope, un mobilier produit par Art and Language ici «réactivé». Un texte philosophique de John Searle (La Chambre chinoise) réécrit par Philippe Eon constitue la bande-son.