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Françoise Pétrovitch

Des dessins et des peintures sur des supports non conventionnels : cahier d’écolier, couverture de livre, documents administratifs… Portraits jamais vraiment achevés, silhouettes aquarellées, collages et juxtapositions évoquent l’art de la transformation et du détournement.

— Éditeur : Semiose, Ézanville
— Année : 2003
— Format : 19 x 22 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 113
— Langues : français, anglais
— ISBN : 2-915199-07-8
— Prix : 20 €

Pétrovitch Touch
par Michel Nurisdany (extrait, p. 5)

Françoise Pétrovitch est une dévergondée. Une artiste hors des gonds ordinaires ou sans gonds du tout. « Ailleurs », comme disait un homme politique d’autrefois, Michel Jobert, qui pratiquait l’humour international, lèvres jointes, dans un sourire froissé. Pas une révolutionnaire, pour autant, Françoise Pétrovitch — peu s’en faut qu’on ne lui reproche, au contraire, de ne pas l’être assez —, pas une rebelle non plus, avec ou sans cause, juste une jeune femme à l’œil bleu, un pied hors du chemin, parfois les deux. Dévergondée, vous dis-je, mais calme. souriante, avec le rire qui parfois fuse, s’égrène. Rafraîchissante, on l’avouerait, si ce mot n’équivalait a une condamnation à mort, comme le moi « intelligent », à proscrire absolument aussi, ou « léger », même si l’on remarque que le contraire de léger c’est « lourd ».

Je commence mal : il va falloir que je m’escrime à aller chercher partout des mois d’excuse, que j’allume des contre-feux, que je fasse des ronds de jambe, que je montre que, si Françoise Pétrovitch est légère, intelligente et fraîche, ce n’est pas pour autant qu’elle n’est pas « profonde » ou « novatrice », il va falloir que je la justifie et que je me justifie, moi aussi, pour le coup.
Eh bien non !
Sorry, Françoise : ces vertus qu’on ne tolère plus sont de celles qui me plaisent et que je crois cardinales. Je les aime chez Watteau, chez Marivaux, chez Tchekhov, qui ne sont pas précisément parmi les derniers de la classe. Alors, pourquoi pas chez vous dont j’apprécie l’humour, les changements de pieds, l’understatement, l’acuité. Tout cela avec un air de facilité, un allant qui ajoutent du plaisir au plaisir. Frost, le poète, répétait : « La poésie obscure ne me plaît pas ». Comme les « profondeurs », il estimait les obscurités confortables.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Semiose)

L’artiste
Françoise Pétrovitch est née en 1964 à Chambéry. Elle vit et travaille à Cachan et enseigne à l’école supérieure Estienne à Paris.

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