L’exposition « François Morellet, correspondances amicales » à la galerie Catherine Issert, à Saint-Paul-de-Vence, présente l’œuvre de l’artiste disparu en 2016 dans le cadre de l’abstraction géométrique et de l’art contemporain, en la confrontant notamment à celle de Cécile Bart, Felice Varini et Michel Verjux.
Le vocabulaire géométrique et abstrait de François Morellet
L’exposition analyse les possibilités de la géométrie dans l’art en faisant dialoguer les œuvres de François Morellet avec celles de trois artistes qui s’inscrivent également dans la lignée de l’abstraction géométrique. Le tableau Confrontation n°1 et deux installations mêlant acrylique sur toile et tubes lumineux, Trop plein n°1 et Contresens n°2, témoignent du vocabulaire géométrique et abstrait que François Morellet n’a cessé d’utiliser : des formes simples comme les lignes droites, courbes, parallèles, les carrés et triangles, le tout dans un nombre limité de couleurs.
Les compositions de François Morellet sont fondées sur les notions de hasard, de superposition, de juxtaposition, de fragmentation et d’interférence, des systèmes d’organisation des formes qui constituent sa syntaxe. Ces règles, mathématiques ou non, qu’il a mises en place et imposées à l’ensemble de son processus créatif lui permettent de débarrasser celui-ci de toute subjectivité, en accord avec sa conception anti-romantique de l’art. Pour François Morellet, l’Å“uvre ne renvoie qu’à elle-même et sa création ne relève que de principes préalablement établis, de règles mathématiques, de systèmes numériques ou bien du hasard.
Cécile Bart, Felice Varini et Michel Verjux, dans la lignée de l’abstraction géométrique
Les œuvres de Cécile Bart, Felice Varini et Michel Verjux s’inscrivent dans la lignée du travail de François Morellet : comme chez ce dernier, on y observe un vocabulaire simple, mat, de formes géométriques monochromes et le recours à des règles et des protocoles. Les « peintures-écrans » de Cécile Bart sont composés de voiles transparents et colorés qui sont encadrés ou directement fixés au mur. Des œuvres monochromes abstraites qui exploitent la lumière et donc la circulation du spectateur.
Les formes géométriques peintes par Felice Varini sont directement liées à leur lieu d’exposition et réalisées en fonction de son architecture. Elles mettent également en jeu le déplacement du corps : leur cohérence n’apparaît qu’à un point de vue précis et le déplacement dynamise l’espace. Réalisées également dans un temps et un espace donné, les œuvres de Michel Verjux font appel à la lumière pour lier l’œuvre à l’espace qui l’accueille et dévoiler une situation architecturale.
Cette exposition est réalisée avec la galerie Zlotowski (Paris).