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François Daireaux

Cet ouvrage a été publié à l’issue d’un cycle d’expositions personnelles consacrées à l’artiste en 2008-2009 (abbaye de Maubuisson, Villa Tamaris, galerie Les filles du calvaire et galerie Dix9). Au-delà d’une monographie exhaustive qui retrace plus de vingt ans de travaux, ce livre est également un livre d’artiste accompagné de textes critiques et poétiques autour de l’œuvre.

Information

Présentation
Robert Bonaccorsi, Patrick Beurard-Valdoye, Michelle Debat, Stéphanie Katz
François Daireaux

François Daireaux peut, sans conteste, se définir comme un artiste pérégrin. Quoique l’idée de pèlerinage puisse corrompre la compréhension d’une démarche (dans toutes les acceptions du terme) profondément originale. Tout commence donc avec les pieds, le déplacement, la visite, l’exploration, la découverte. Le mouvement, non dans sa vacuité moderne, mais comme rencontre avec différentes cultures pour appréhender l’activité humaine dans ses implications traditionnelles, le plus souvent occultées ou folklorisées. L’artiste développe ainsi un projet cohérent né au coeur de l’atelier pour mieux embrasser le monde.

Une pratique de la forme et du sens induite par la matière même. Un savoir-faire prenant en compte la répétition, le recyclage, l’interaction, le renouvellement, la diversité des matériaux et leur capacité sensible et tactile, à se transformer voire à se métamorphoser.

Le voyage s’apparente-t-il à «une esthétique du divers», comme le proposait Victor Segalen ? Ici, pourtant, se décline en permanence le refus de tout exotisme mercantile corollaire obligé d’un point de vue colonialiste. «Ceci, universel, n’est que ma vision à moi: artiste: voir le monde, et puis dire sa vision du monde» (toujours Victor Segalen). Le voir, le comprendre, l’appréhender, par le travail comme processus vital, organique.

Et si «chaque époque et chaque société recréent ses propres «autres»» (Edward W. Said), François Daireaux pense concrètement l’autre et l’ailleurs, de façon indivisible. L’humanité n’existe que dans l’oeuvre accomplie. Par et pour le geste, il retrouve l’universel en observant, modelant, découpant le rituel de la production inlassablement réitéré. Quand Jacques Demy réalise en 1955 Le Sabotier du Val de Loire (commentaire dit par Georges Rouquier), il propose tout à la fois un documentaire sur la fabrication des sabots mais surtout une réflexion sur la fuite du temps.

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