L’exposition « Drôle d’endroit pour une rencontre » à la galerie Thomas Bernard Cortex Athletico, à Paris, présente le fruit d’un dialogue entre les peintures de Franck Eon et les dessins de Leopold Strobl.
Rencontre entre la peinture de Franck Eon et les dessins de Leopold Strobl
Rien a priori ne permet de rapprocher la peinture abstraite et géométrique de Franck Eon et les dessins d’art brut de l’Autrichien Leopold Strobl. C’est pourtant ce que tentent de faire la galerie Thomas Bernard Cortex Athletico, qui représente Franck Eon, et la galerie christian berst art brut, qui représente Leopold Strobl, en partant du principe que l’on met en valeur une saveur en mélangeant des ingrédients que l’on n’envisage pas habituellement d’assembler.
La peinture de Franck Eon est traversée par un motif récurrent : le cercle, qui constitue autant une forme graphique qu’un symbole de sa démarche artistique. La figure du cercle renvoie en effet à sa vision de la peinture en tant que pratique infinie qui serait un éternel recommencement. Le tableau intitulé Talisman oppose un fond constitué de zones rectangulaires et un amas de ronds marron et bleu en premier plan. On retrouve dans les tableaux Hatschi et Schmatz les mêmes ronds, telles des pastilles récurrentes, qui opposent cette fois leurs lignes nettes et leurs aplats de couleur à des éclaboussures et autres couleurs négligemment posées par d’irréguliers coups de pinceau.
Entre l’abstraction géométrique de Franck Eon et la pratique de Leopold Strobl, des points de rencontre
Les dessins de Leopold Strobl sont également habités par des constantes : le ciel vert qui déteint dans l’ensemble des paysages et visions qu’il trace, les formes sombres, souvent tout en courbes, qui s’immiscent au hasard de ses représentations figuratives, les masquant partiellement, les encadrant et les envahissant telles des organismes parasites. Comme pour Franck Eon, sa pratique est un éternel recommencement, toujours dicté par le même processus : le choix d’une image de presse ou d’une photographie, puis l’application de zones noires et enfin la réalisation du ciel, immanquablement vert.