Roberto Nigro et Diogo Sardinha
Foucault insurrectionnel
Après un premier volet de quatre séances au mois de janvier dernier, ce séminaire constitue un nouvel approfondissement de la pensée de l’insurrection sous ses différentes formes (épistémologique, politique, éthique), prenant Michel Foucault comme objet et source d’inspiration et gardant à l’esprit sa définition de la politique, dans Sécurité, territoire, population, comme «le premier soulèvement, le premier affrontement».
Michel Foucault est un penseur du contre: les contre-conduites, dans ce cours de 1977-1978, ne sont qu’une occurrence de cette manière de réfléchir, puisqu’avant elles, dans Il faut défendre la société, de 1975-1976, il est déjà question d’anti-sciences et de contre-histoires, ce même cours véhiculant l’idée, devenue célèbre, d’une «insurrection des savoirs».
Bien avant cela, au milieu des années 1960, Les Mots et les choses accordent un rôle capital aux contre-sciences (autant qu’aux hétérotopies, un autre terme préfixé qu’il a marqué de son empreinte), dans un effort qui se prolonge jusqu’à la fin, dans son évocation de Socrate et des cyniques, chez qui le franc-parler est une mise en péril de la vie.
Revenant sur tous ces aspects, ce séminaire s’efforcera de dégager les conditions sous lesquelles une pensée de l’insurrection est possible, en nous demandant du même pas comment se produisent des insurrections dans la pensée.