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Fotonovelas. Les routes de la passion

04 Juin - 23 Juil 2005
Vernissage le 04 Juin 2005

Photographe mexicain, il a travaillé pour des magazines et journaux dans les domaines de la politique de la mode, de l’architecture et de la vie sociale. Il a réalisé les premiers romans-photos mexicains en couleurs dès 1963. Il se consacre maintenant au domaine scientifique.

Fotonovelas, Les routes de la passion d’Antonio Caballero

Né à Mexico le 17 janvier 1940, il découvre dès l’enfance la magie des images lorsque son beau-père lui offre un appareil Brownie Fiesta. Antonio Caballero entre dans l’équipe de García, à Fotopress, il travaille pour les hebdomadaires Guerra al Crimen, Revista de Policia et Nota Roja, où il continue de se faire la main comme photographe puis est accepté comme rédacteur.
À la même époque, il tente sa chance, simultanément, comme photographe sportif pour l’agence internationale News Service. Il dispose alors d’un appareil Retina II, pour l’achat duquel sa mère a dû mettre en gage une radio Majestic.

Du climat des prisons et des morgues Antonio Caballero passe à celui de la politique mexicaine, avec ces cérémonies routinières, auto-célébrations, la plupart du temps, d’un régime présidentialiste. Ses photos et ses reportages sont publiés dans des quotidiens et des magazines comme La Hora de Mexico, La Calle, Crónica, Mañana, Revista de America, et Jueves de Excélsior.
Photographiant tout ce dont on pouvait avoir besoin – mode, architecture, événements de la vie sociale et mondaine – Caballero évolue dans le monde du spectacle comme un poisson dans l’eau. C’est ainsi que Cine Mundial, publication exclusivement consacrée à l’actualité cinématographique, devient, à partir de 1955, sa principale tribune.

Caballero travaillait pour Cine Mundial lorsqu’il prit sa photo la plus connue et la plus souvent reproduite, bien qu’on lui en ait plus d’une fois refusé la paternité et qu’on l’ait même attribuée à d’autres photographes : Marilyn Monroe, riant aux plaisanteries des types de la presse sans s’apercevoir que, nue sous sa robe, elle montre dans le même mouvement son pubis. La célèbre beauté blonde du cinéma hollywoodien était en visite à Mexico .

Dans ces années où régnaient les bikinis et où le nom d’Acapulco sonnait comme en un rêve, Antonio Caballero combinait son travail de reporter avec celui d’agent artistique. À travers ses portraits, ses reportages et ses relations de travail, il contribue à construire la carrière des actrices Begoña Palacios, Dacia González et Isela Vega.

Vers 1963, une « fille excitantissime, l’orchidée du cinéma national », surgie de l’Association des journalistes de cinéma, entraîne Caballero dans le « monde du roman-photo », ce rêve rose bonbon qui envahit les marchands de journaux tout au long des années soixante et soixante-dix. Manuel de Landa et Zótico Fonseca, des éditions Novedades, sont les premiers avec qui il signe un contrat. Après avoir travaillé pour Novelas de Amor et Capricho, il s’associe à Yolanda Vargas Dulché et à Guillermo de la Parra pour produire Amiga, copie d’un roman-photo brésilien Cinecitá et chez Mondadori.

La dispute pour la conquête du marché des cœurs et des bourses juvéniles s’intensifie lorsque Manuel de Landa, qui avait quitté Novedades, met en circulation Cita y Chicas, et que Carlos Vigil réalise Linda, le premier roman-photo en couleur paru au Mexique. Entre 1963 et 1978, ce ne sont pas moins de cinq cents romans-photos qu’Antonio Caballero, selon ses calculs, aurait réalisés, pour lesquels il avait la charge de producteur, d’adaptateur, de réalisateur et de photographe. S’il se consacre aujourd’hui à la photographie scientifique, pour l’Institut de recherche des matériaux de l’Université nationale autonome du Mexique, la recension qu’il a entreprise de son travail photographique le ramène à la ville, à la politique et aux visages d’un autre temps

Alfonso Morales

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