L’Union des Photographes Professionnels dénonce la remise du prix Pure Player à l’agence Fotolia par l’ACSEL (Association de l’Economie Numérique) et en présence du ministre Eric Besson. La raison en est simple et tout à fait justifiée.
Fotolia est une banque d’images en ligne qui permet aux particuliers et aux entreprises d’accéder, pour leurs projets professionnels, à des photographies «libres de droits». Les prix pratiqués défient toute concurrence, allant de quelques centimes d’euros à quelques euros seulement! Dans son discours de remerciement, Fotolia stygmatise non sans arrogance «l’élitisme des banques d’images traditionnelles» et se targue d’avoir «permis l’émergence d’une nouvelle demande, jusqu’alors inexistante en raison d’une barrière prix trop élevée».
Si l’idée de mettre en contact des acheteurs et des créateurs d’images n’est pas mauvaise, les bonnes volontés de Fotolia sont plus que douteuses.
Tout d’abord, avec des tarifs si dérisoires, comment Fotolia honore-t-elle sa promesse d’offrir aux créateurs une rémunération décente?
Ensuite, Fotolia est ni plus ni moins en train de voler aux photographes professionnels une partie de leur clientèle, déjà assez rare.
Enfin, un coup d’œil sur le site internet de Fotolia suffit pour cerner la menace que ce système fait peser sur notre avenir: celle d’un marché inondé d’images médiocres, pour ne pas dire bâclées.
Sans exagération, on peut conclure que Fotolia accuse la crise que traverse actuellement en France les professions de photographes et de graphistes. Combien sont-ils, ces derniers temps, à être remplacés par des agences de publicité bon marché? Si nous voulons que les créateurs et les artistes continuent d’œuvrer, il faut combattre ce genre de dérives marchandes et commencer par enterrer un bon vieux cliché: celui de l’artiste qui vit d’amour et d’eau fraîche!
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