ART | EXPO

Forming

13 Juin - 31 Juil 2015
Vernissage le 13 Juin 2015

Daniele D’Acquisto a puisé dans un ensemble d’objets qu’il avait accumulés depuis longtemps et les a disposés sur un grand mur de son atelier, puis pris en photo et imprimés sur aluminium. Dans chacune de ses compositions, un objet est le point de départ spatial à partir duquel se développe un système de nouvelles coordonnées à travers des peintures sur le mur.

Daniele D’Acquisto
Forming

Daniele D’Acquisto opère souvent à la frontière entre projet et vision, dans un processus de méditation qui interroge les espaces et leurs limites, renouvelle les objets et les structures, redonne d’autres possibilités de lecture aux environnements sur lesquels il décide d’agir.

Pour l’exposition «Forming», ensemble de ses derniers travaux, il développe son travail sur des fronts différents et autonomes mais liés entre eux: des impressions photographiques sur aluminium et des installations in-situ, œuvres précaires conçues pour 22,48 m2.

Au récent déménagement de Daniele D’Acquisto dans le Nord de l’Italie s’est ajouté le déplacement de tout ce qu’il conservait dans son atelier de la ville de Taranto. Depuis longtemps, l’artiste avait accumulé un ensemble désordonné d’objets plus ou moins ordinaires, intrigué par leur forme, leur histoire anonyme ou banale, plutôt que par leur utilité pratique dans la vie de tous les jours.

Son nouvel atelier s’est ainsi peuplé d’une série d’objets et matériaux, qui dans le chaos général ont été repérés et disposés par l’artiste sur un grand mur, puis pris en photo et imprimés sur aluminium. Un pneu, une hache, un livre ouvert, etc.: les dynamiques à travers lesquelles ils ont été placés sur la surface murale sont variées, mais dans tous les cas respectent une nomenclature étudiée qui prend en compte non pas une relation fonctionnelle mais formelle.

A chaque fois sur les murs de son atelier et par conséquent sur les impressions photographiques présentées à la galerie, il y a un objet qui devient le point de départ spatial à partir duquel se développe un système de nouvelles coordonnées, autonomes et en même temps connectées à l’objet d’origine à travers des peintures sur le mur.
Le titre «Forming» se réfère au fait que l’œuvre coïncide avec son processus de formation faisant également référence au titre — GI — d’un vieil album des Germs, groupe punk-rock américain. Ce groupe propose sur cet album deux fois le même morceau intitulé Forming. La première version est jouée au moment où le groupe prend en main les instruments sans encore avoir acquis la maîtrise de la partition, la deuxième fût enregistrée après quelques temps lorsque la connaissance technique s’est mélangée à l’urgence expressive.

Cette dualité se vérifie également dans l’œuvre de Daniele D’Acquisto, avec les installations prises en photo dans son atelier comme premier moment de sa nouvelle recherche et les installations présentes dans la galerie. Avec ces impressions sur aluminium, il ne s’agit donc pas d’images purement documentaires, mais de la suite de l’œuvre qui prend les traits d’un objet mobile, un cadre.

Daniele D’Acquisto construit ce travail à travers un processus écologique de réutilisation de l’existant. Cette façon de «recycler» est commune, bien que pour des raisons différentes, à de nombreux artistes actifs ces dernières années, et est liée en quelque sorte à un caractère expérimental, mais aussi de récupération de formes et matériaux qui appartiennent à notre histoire.

Cela explique ainsi certaines re-modulations dont les racines doivent être trouvées dans le champ de l’Arte povera et d’autres recherches expérimentales d’Europe et d’Amérique dans les années 60 et 70. L’approche de Daniele D’Acquisto est clairement mentale avant même d’être manuelle et opérationnelle.

Le curateur Alberto Zanchetta a écrit que «depuis des années Daniele D’Acquisto continue de s’interroger sur la zone frontière qui sépare ce qui relève du réel (les phénomènes physiques observés par la science) de ce qui est de l’idéal (l’imagination exercée par l’art). En pratique, l’artiste entend traduire des concepts en objets, en mettant en relation le plan phénoménique et le plan neurologique, car imaginer ou voir quelque chose stimule les mêmes zones du cerveau».

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