Axel Kriloff
Formes émergentes et trajectoires fantômes
Sensations persistantes mais fragiles.
Les formes émergent du plan ou disparaissent dedans.
Des traces dans le ciel.
Mouvements et déplacements statiques, invitation à un voyage rêvé.
Ces formes représentent le moment précis de l’apparition d’un souvenir, un moment réel ou imaginé, le plus souvent idéalisé et associé à un monde révolu dans le champ de la conscience.
Fantôme d’un supposé âge d’or n’ayant jamais véritablement existé ou d’un futur fantasmé, cette réminiscence est un vol immobile chargé de promesses.
Plus mélancolique que véritablement nostalgique car conscient de l’effet de la patine des ans, cette fantasmagorie mène à un temps qui se ralentit, s’allonge, s’étire, durant lequel l’évocation du passé ou la projection à venir s’illumine. Cette dernière prend la forme d’un vol où la destination n’a aucune importance pourvu qu’elle soit «en un lieu situé plus loin».
Le choix de l’avion s’impose comme l’emblème du voyage et symbolise les évolutions techniques du XXe siècle. Plus particulièrement pour le Concorde, avion de tous les superlatifs, c’est le représentant des lendemains qui chantent, du progrès en marche, de l’espoir et d’une idée du bonheur dans la modernité.
L’objectif espéré est d’extraire le spectateur de son environnement présent, de le plonger dans le monde flottant du songe, hors du présent.
De manière implicite, c’est aussi une tentative de réflexion sur le côté illusoire mais essentiel des choses et du rêve comme réponse optimiste imposée aux défis du début du XXIe siècle.