Forest Tears

« Forest tears » la nouvelle série d’œuvres réalisées par l’artiste, tend à dégager l’objet de sa valeur d’usage, pour en explorer les qualités propres et l’appréhender comme matière première d’un travail de sculpture.

Dans cette mise à distance, Laurent Perbos nous conduit sur le terrain de l’abstraction et des évocations. Ces oeuvres entrouvrent des pistes de lectures qui restent incertaines.
L’exposition Forest tears déploie dans La BF15 un étrange décor mi-naturel, mi-artificiel, peuplé de Souches, sculptures formées par l’assemblage de tuyaux d’arrosage, et de Dragibus, multiples sphères de verre soufflé.

Les oeuvres de Laurent Perbos déroulent un seul et même espace narratif qui recompose un tableau ouvert à l’imagination du spectateur. Travaillant des champs et des médiums divers et diversifiés, ses entreprises plastiques touchent principalement à des activités de masse et de divertissement, issues de cultures populaires (tel le jeu, le sport, les records…), à ce qu’il appelle des « mythologies sociales ».
Pratiquant le leurre et le simulacre, l’esthétique de l’échec ou de l’idiotie, il interroge les possibilités interrelationnelles et ludiques de l’art, et s’approprie, avec ironie et dérision, le domaine des pensées collectives qu’il fait support de son travail. Usant des déplacements et des décalages pour mettre en question son environnement et perturber l’ordinaire, il fait du détournement un véritable système de travail.

Dans ces dernières oeuvres, son travail semble prendre une nouvelle épaisseur. Conscient des limites du seul effet insolite et éphémère généré par le simple geste de détournement, l’accent est alors mis sur les propriétés et les composantes plastiques des objets familiers, leur charge poétique, leur potentiel de représentation.
Si les titres de ses oeuvres lancent des pistes, elles n’en restent pas moins indéterminées, et ouvertes à un jeu d’associations plus ou moins justes.

Les oeuvres de Laurent Perbos tendent à s’interroger sur la manière dont les choses de l’ordinaire, une fois revisitées par les gestes de l’art, et réinjectées dans les lieux qui lui sont dévolus, peuvent se redonner à voir, autrement, comme images.