L’exposition « For The Memory Of a Live Time » à Néon, à Lyon, rassemble des œuvres d’Adrien Vescovi, entre peinture et artisanat textile où le hasard et les éléments naturels jouent un rôle considérable.
La pratique d’Adrien Vescovi, entre peinture et travail textile artisanal
La pratique artistique d’Adrien Vescovi, qui se situe à la croisée du domaine de la peinture et de celui du travail textile artisanal, est en perpétuelle évolution. Elle est née d’une expérience involontaire réalisée sur des tissus bruts : alors qu’il avait laissé deux larges toiles à l’extérieur de son atelier parisien, celles-ci se sont peu à peu naturellement décolorées, jusqu’à créer un motif.
Adrien Vescovi réalise ensuite plusieurs pièces en suivant la même méthode, avant de décider de s’installer dans l’ancien atelier de menuiserie de son grand-père situé dans les Alpes, où les rayons du soleil sont plus puissants et donc le processus accéléré. Le mode opératoire d’Adrien Vescovi a ensuite évolué pour inclure une intervention de sa part dans le cours du hasard. S’ajoutent alors des gestes expérimentaux qui transmettent des frémissements de mémoire, de l’être et du faire.
Des toiles abstraites qui se lisent comme des allégories du paysage
Les toiles abstraites d’Adrien Vescovi naissent ainsi de divers protocoles qui se déroulent sur des durées allant de trois à six mois. Elle sont composées de tissus récupérés et assemblés trempés dans des décoctions ou aspergés par elles puis accrochés sur la façade de son atelier montagnard, en pleine ville ou en zone suburbaine, en forêt ou encore sur la façade ou le toit d’un centre d’art… Elles se colorent alors des teintes organiques ou artificielles qui infusent sur elles, transmises par les éléments de leur environnement et se lisent comme des allégories du paysage.