Dans le cadre de l’édition 2017 de «June Events», Liz Santoro et Pierre Godard présentent For Claude Shannon, une pièce pour quatre danseurs créée en 2016.
For Claude Shannon : l’imprévisible calculé
Associés au Centre de développement chorégraphique Atelier de Paris, la chorégraphe américaine Liz Santoro et l’ingénieur Pierre Godard collaborent étroitement depuis plusieurs années autour du rôle performatif de l’attention et du regard. Après We Do our Best et Relative Collider, la création de For Claude Shannon illustre certainement la réunion de leurs compétences respectives, de la chorégraphie et du savoir technique ou scientifique.
Le titre de la pièce l’indique, Liz Santoro et Pierre Godard font explicitement référence au mathématicien et informaticien Claude Shannon, fondateur de la théorie de l’information et inventeur d’une formule mathématique. For Claude Shannon s’emploie à mettre en scène l’énoncé celle-ci donnant à voir la combinaison réglée des mots et des mouvements. A chaque représentation, cette combinaison répond à des contraintes formelles différentes, les interprètes devant alors assimiler une nouvelle chorégraphie mettant à l’épreuve leur cohésion. Un tel principe de composition ne manque donc pas d’ouvrir la voie à la plus grande imprévisibilité.
For Claude Shannon
«Machine chorégraphique», selon l’expression qu’aiment à employer Liz Santoro et Pierre Godard, For Claude Shannon poursuit un travail commencé dans leurs pièces précédentes : combiner texte et danse, mots et gestes pour dépasser la relation habituelle de l’acteur et du spectateur.
La chorégraphie renouvelée, uniquement fondée sur le développement de sa propre logique, tend à éloigner d’une telle relation et instaurer ultimement un rapport de communication autre avec le public. Comme le dit Pierre Godard, For Claude Shannon est orientée par la volonté «d’aller du texte vers le mouvement : il sous-tend souterrainement la séquence dansée. On cherche à fabriquer de la complexité, du multiple, à déjouer les forces qui ont tendance à simplifier le réel. Nous cherchons à produire des formes qui demandent au spectateur d’entrer activement dans un dialogue.»