L’exposition « Les fonds de l’œil » à la galerie parisienne Philippe Jousse rassemble de récentes tableaux d’Eva Nielsen. A travers des techniques et des thèmes iconographiques différents, tous explorent le pouvoir d’illusion de la peinture.
Les tableaux d’Eva Nielsen, des mirages visuels
Le titre de l’exposition, « Les fonds de l’œil », fait allusion aux phénomènes visuels qu’Eva Nielsen exploite et met en scène dans ses tableaux. Le fond des compositions est invariablement un vaste mais vide paysage à l’horizon dégagé mais à l’aspect flou, aqueux, comme embrumé. Les techniques appliquées à cette base sont multiples : ici un glacis, là une sérigraphie le recouvrant ou encore superposition de motifs.
De multiples manières Eva Nielsen crée ainsi des mirages optiques, jouant des effets de matière ou des télescopages iconographiques. Dans les tableaux Aphakie I et Aphakie II, réalisés en 2017, la surface semble être une feuille de papier froissé. La réalité du paysage que l’on devine, flou et traversé d’une infinité de plis semble aussi incertaine que celle d’une vue de carte postale ancienne.
« Les fonds de l’œil » : l’illusion picturale selon Eva Nielsen
Dans Ascien II et Ascien III, ce sont de massives formes architecturales en béton d’inspiration industrielle qui s’imposent en premier plan d’un vague paysage. Leur forte présence, qui envahit presque tout l’espace, dérègle la vraisemblance de la vision et s’affirme comme un mirage en plein désert. Toutes réalisées à l’encre, l’huile et l’acrylique sur toile, les tableaux d’Eva Nielsen reposent sur une hybridité technique et iconographique qui sans cesse empêche toute certitude visuelle. Ils offrent de multiples interprétations de l’illusion picturale qui est au cœur de sa démarche.