ÉCHOS
24 Jan 2011

Fondation Vuitton: «ce bâtiment doit être rasé!»

PElisa Fedeli
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En cours de construction, la Fondation Vuitton pour la Création pourrait bien être la victime collatérale d’une bataille acharnée qui oppose, depuis des années, la mairie de Paris et une association de défense du Bois de Boulogne.

Depuis janvier 2008, les travaux de la Fondation Vuitton ont commencé, en bordure du Jardin d’Acclimatation. Le bâtiment a été dessiné par la star de l’architecture muséale, Frank Gehry. Le gros œuvre est achevé et n’attend plus que sa couverture de verre. Mais le chantier pourrait bien s’arrêter là: le permis de construire de la Fondation a été annulé le 20 janvier 2011 par le tribunal administratif, suite à la demande d’une association de riverains défenseurs du Bois de Boulogne. La Ville de Paris conteste l’annulation du permis de construire et compte faire appel.

La coordination de sauvegarde du Bois de Boulogne a profité d’une faille dans la procédure, mettant en jeu le caractère public d’une allée sur laquelle le bâtiment viendrait empiéter. Si cette faille a été approuvée par les juges, l’association milite pour l’abandon total du projet: «Ce bâtiment doit être rasé. Nous n’avons rien contre l’art contemporain, mais là, c’est du bétonnage pur et simple dans un bois! Cette Fondation Vuitton pourrait très bien s’implanter au cœur de Paris, à la Samaritaine. Ce vaste immeuble appartient aussi à Bernard Arnault», a déclaré le président de l’association François Douady, qui ne manque pas d’idées (Le Parisien, 14 fév. 2009 et 22 janv. 2011).

Ce n’est pas la première fois que l’association intente une action en justice contre la Fondation Vuitton. En avril 2009, elle avait été déboutée par le tribunal sur la demande d’un arrêt immédiat des travaux. Aujourd’hui, elle se réjouit de cette victoire qui embarrasse la Ville de Paris. En effet, depuis sa création en 2005, elle s’est à maintes reprises opposée aux projets de la Ville touchant le Bois, notamment l’extension du stade Roland Garros sur les serres d’Auteuil.

La Fondation Vuitton risque d’être la victime collatérale de cette bataille acharnée, dont l’animosité ne la concerne pas. C’est déjà ce genre d’histoires procédurières qui avait fait fuir de l’île Séguin le grand François Pinault, le poussant à expatrier sa fondation d’art contemporain à Venise.

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