Rétrospective consacrée à l’architecte et designer française Charlotte Perriand (1903-1999), « Le Monde nouveau de Charlotte Perriand » va peupler la Fondation Louis Vuitton jusqu’en février 2020. L’axe choisi par l’équipe curatoriale est celui d’une mise en perspective. Soit l’Å“uvre d’une artiste de la spatialisation et de la distribution des objets, à l’aune d’autres Å“uvres d’artistes et proches. Avec quelques quatre-cents pièces, dont deux-cents de Charlotte Perriand, l’exposition promet ainsi des découvertes. Mobilier (fauteuils, chaises, bahuts…), céramiques, sculptures, mobiles, dessins, peintures, tapisseries, photocollages… « Le Monde nouveau de Charlotte Perriand » s’appuiera sur la diversité des media. Trente-cinq plans et croquis seront également présentés, favorisant une approche concise du travail de l’une des figures clés du design moderne. Active du début des années 1920 jusqu’à son décès ; présente à Paris, Tokyo, Rio de Janeiro, Brasilia ; liée à des centaines d’artistes, politiciens, ingénieurs, industriels… Charlotte Perriand a tissé son Å“uvre à l’échelle un.
« Le Monde nouveau de Charlotte Perriand » : une exposition réunissant 400 pièces
L’exposition « Le Monde nouveau de Charlotte Perriand » propose ainsi une mise en regard de son Å“uvre avec celles de vingt-et-un autres artistes (quinze plasticiens, sept architectes). Il est remarquable que Charlotte Perriand y soit d’ailleurs la seule femme. Côté peintres et sculpteurs, les publics pourront ainsi retrouver quelques grandes pointures de l’art moderne parisien. Avec des Å“uvres de Georges Braque, Alexander Calder, Robert Delaunay, Hisao Domoto, Simon Hantaï, Hans Hartung, Henri Laurens, Le Corbusier, Fernand Léger, Jacques Lipchitz, Joan Miro, Isamu Noguchi (également designer), Pablo Picasso, Pierre Soulages et Sofu Teshigahara. Côté architecture, l’exposition présentera des projets du courant moderne français : Le Corbusier, Jean de Mailly, Pierre Jeanneret, Paul Nelson, Jean Prouvé, Gaston Regairaz et Guy Rey Millet. Meubles en métal et tubulures ; cuir ; bois… L’œuvre de Charlotte Perriand lance une trajectoire alliant fulgurance de l’industriel et ingéniosité de l’organique symbiotique.
Charlotte Perriand à la Fondation Louis Vuitton : une exposition biographique
Brièvement : à vingt-trois ans (1927), Charlotte Perriand fait sensation au Salon d’Automne avec son Bar sous le toit. Elle s’associe ensuite aux deux cousins Pierre Jeanneret et Le Corbusier. En 1929, ils exposent Équipement intérieur de l’habitation au Salon d’Automne. La collection se compose d’un mobilier (bureaux, fauteuils, chaises longues…) faisant grand usage de métal, tubulures chromées, cuir et verre. Toujours en 1929, Charlotte Perriand participe à la fondation de l’UAM. Soit l’Union des Artistes Modernes, incluant notamment Robert Mallet-Stevens, Eileen Gray, Jean Prouvé, Charlotte Alix. Invitée par le Japon en 1940, elle devient Conseillère de l’art industriel auprès du ministère impérial du Commerce et de l’Industrie. Le bambou s’installe alors dans son Å“uvre. Mariée (1926), divorcée (1932), elle rencontre son second mari, directeur des affaires économiques de la France en Indochine. De retour en France en 1946, elle participe à la reconstruction avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret.
Charlotte Perriand : une modernité souple et mobile, du Japon au Brésil
Charlotte Perriand est active sur les projets d’Unité d’habitation de Toulon, de l’Hôpital de Saint-Lô, de l’Unité d’habitation de Marseille… Cultivant les liens, en 1955, elle organise l’exposition « Proposition d’une synthèse des arts, Paris, 1955, Le Corbusier, Fernand Léger, Charlotte Perriand », à Tokyo. Avec son mari Jacques Martin, devenu directeur d’Air France pour la région Amérique Latine, Charlotte Perriand multiplie les allers-retours entre Paris et le Brésil. Ses recherches s’étoffent de bois précieux (acajou, palissandre). Conceptrice d’agences Air France aux quatre coins du monde (1957-1963), des Arc 1600 et 1800 (1967-1989), de la Galerie Louise Leiris (1989), d’une Maison du thé pour l’Unesco (1993)… La vie de Charlotte Perriand reflète son Å“uvre : souple, légère, mobile ; composée d’autant de ruptures que de sutures. Articulée en neufs parties, l’exposition « Le Monde nouveau de Charlotte Perriand » proposera un plongée chronologique dans cet univers ultra-dynamique.
« Le Monde nouveau de Charlotte Perriand » : une exposition en neuf parties
Cette trajectoire entrainera les publics comme suit : « Construire la modernité – Une femme engagée » ; « »Se ressourcer dans la nature » ; « Dialogue des cultures – Repenser le monde » ; « Synthèse des arts » ; « Un nouvel art de vivre » ; « Vivre au Brésil » ; « Voir et montrer les arts » ; « Construire la montagne » et enfin : « Harmonie et paix ». À découvrir dès octobre à la Fondation Louis Vuitton. Et pour compléter l’aventure, Laffanour – Galerie Dowtown propose l’exposition « Living with Charlotte Perriand » jusqu’au 2 novembre 2019.