Communiqué de presse
Marc Hamandjian
Fly me to the moon
Pour sa nouvelle exposition Fly me to the moon, la Galerie Sara Guedj a le plaisir de vous présenter le travail de Marc Hamandjian, artiste français vivant à Rouen.
Ses travaux, principalement des volumes, confrontent le visiteur à un univers méchanico-onirique dans lequel le blanc s’impose comme celui d’une modernité aseptisée. Ce que Marc Hamandjian propose, c’est un dispositif pour l’évasion mentale, pour « Quitter la terre » (comme s’intitule une de ses oeuvres), pour le retour sur soi et pour la rencontre. Si Marc Hamandjian faisait de la science-fiction, il construirait un monde où les machines perdraient leur connotation sociale et gagneraient en capacité socialisante opérant en somme comme des espaces de vies. Presque architecte dans sa démarche, professeur de « volumes » aux Beaux Arts de Rouen, il fait de l’espace une envolée, de la terre un sujet d’ »exploration » et finalement de la vie, un beau jeu.
Marc Hamandjian développe une oeuvre centrée sur la sculpture et l’installation. Il utilise comme matériau de prédilection la résine blanche. Cette matière lisse incarne la modernité par excellence mais en reflète cependant une vision quelque peu désuète, celle des années 60 et de l’Odyssée de l’Espace. Le clin d’oeil se poursuit dans l’arrondi des angles et dans cette fascination plus générale pour les formes organiques, les courbes et les arcs de cercles. En réinterprétant les utopies de cette époque, Hamandjian recrée un univers de plénitude dans lequel l’homme s’accomplit, s’épanouit et exploite son potentiel créatif. En effet, cette résine blanche, réification de la notion de neutralité, représente le vide de la page au moment où tous les possibles sont encore permis. Dessus, l’homme pourra projeter son rêve.
Ses machines recevraient volontiers des voyageurs, des conducteurs de caravane dans l’espace ou des explorateurs, personnes qui, en grandissant, n’ont pas perdu cette faculté à s’émerveiller devant l’inconnu et à se perdre dans de lointaines rêveries. Avec son travail sur les « maisons », il réintroduisait une forme de mobilité dans ses lieux de vie oniriques: « j’utilise le langage de l’architecture, ou plutôt d’une architecture modeste, banale et provisoire. J’élabore des dispositifs autonomes, installés, où science, histoire, poésie et hasard cohabitent ».
Ses travaux instaurent une véritable interaction avec le spectateur, en lui permettant d‘exercer librement son imagination tout en le ramenant à la réalité, à ses propres réalités directement puisée dans ses références sociales. On peut y voir la métaphore de l’individu partagé entre l’envie d’ailleurs et le besoin d’espace individuel. Oscillant ainsi entre le désir d’un voyage et son impossibilité, ses installations associent à la fois mobilité et immobilité.
Cette problématique est le dénominateur commun à l’ensemble des travaux présentés pour sa nouvelle exposition. Une caravane transformée en vaisseau venu d’ailleurs vous accueille. Sa phosphorescence ainsi que les vibrations perçues à son abord donnent le ton.
Marc Hamandjian vous propose de quitter la terre. La fascination exercée par la conquête de la lune n’a pas pris une ride et semble influencer une réinterprétation de nos moyens de locomotion du plus archaïque au plus nouveau. L’artiste propose tout un registre d’objets fantasmés pour un éventuel voyage intersidéral.
Notre quotidien est réinventé afin de le mettre au service de nos rêves les plus lointains. Métaphore gravitationnelle, pièce montée high tech, rampe de lancement, compte à rebours… Tout ici tend vers un ailleurs attirant. Hamandjian présente au public ses prototypes, engins familiers alors revisités pour inviter aux débordements de l’imagination.
Dans d’autres oeuvres, l’artiste explore à travers le symbole de la caravane le potentiel onirique de l’unité d’habitation mobile et rudimentaire. Ses clichés mettent en avant ces logements hybrides dans leur lieu de prédilection, le camping. Il adopte un regard nouveau sur ce phénomène quelque peu dénigré par la société, contourne les avis critiques ou les connotations péjoratives et apporte des indices créatifs pour l’envisager autrement. Hamandjian détourne ces éléments de notre triste vie terrestre qu’on ne considère plus pour alimenter notre imaginaire et nourrir des rêves d’enfant bercés par une technologie qui, elle, ne fait plus rêver personne.
Dans la deuxième salle, Hamandjian vous confie son obsession enfantine pour la lune. De plasticien il passe ainsi archiviste et rassemble une collection de sources visuelles et/ou sonores sur la « Grande Dame Blanche ». Là encore il joue avec ses souvenirs et les rêves du visteur, en créant une orbite symbolique et permet de « tourner autour » de sa collection, sans doute pour mieux être « dans la lune ».
Vernissage le 24 mai à partir de 19h