David Altmejd
Flux
C’est à l’Arc (espace de recherches et d’expositions au sein du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris) que l’on peut découvrir l’exposition «Flux», première rétrospective en France de l’œuvre de David Altmejd. Elle réunit des pièces inédites ou plus anciennes, ainsi que sa sculpture monumentale la plus récente et certainement la plus ambitieuse: The Flux and The Puddle (2014).
L’exposition se présente comme une œuvre en soi, aux créatures parfois anthropomorphes et animales: hybrides mi-végétaux mi-minéraux qui se jouent de l’architecture réelle du musée et déploient leur labyrinthe arachnéen.
David Altmejd a une approche de la sculpture caractérisée par la grande diversité des matériaux employés où un intérêt très ancien se révèle pour les sciences naturelles et pour l’architecture. L’artiste travaille à même le flux psychique. Dans son univers de «rêveur définitif», l’action et la conscience fusionnent; l’artiste domine le grotesque et l’abject, marie l’esthétique au «glamour». Ses sculptures explorent les mondes du rêve et du cauchemar entre fascination et effroi.
L’exposition révèle un ensemble d’éléments, d’«acquis artistiques» volontairement contradictoires: conceptuels ou processuels, entre virtuosité et ready made… Le flux lumineux, issu d’innombrables sources, naturelles et artificielles, se subdivise au gré des miroirs qu’il rencontre, fracassés ou intacts, suivant la fantaisie du sculpteur.
Proche des univers cinématographiques de David Cronenberg ou de David Lynch et marqué comme toute sa génération par l’œuvre de Matthew Barney, David Altmejd allie des composants mystiques et alchimiques à une esthétique éclatée, entre structure et dispersion. Théâtre de formes et d’organes en gestation, de cristaux en formation, son œuvre agit par strates, assemblant patiemment des sédiments mémoriels soudain réunis en une explosion jubilatoire et onirique.
critique
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