Florent Girard
En 2013, la galerie Duboys présentait un ensemble de toiles de Florent Girard inspirées des périphéries de nos villes. Dessins passés au filtre de l’informatique avant d’être transposés dans la peinture, à la recherche de l’écriture des sensations éprouvées. La main et la peinture donnaient vie à l’image glacée de la modernité.
«A la surface de la langue» est le titre de la série que Florent Girard présente dans cette exposition, une série de peintures pour dire et non un discours. L’informatique à la base de sa création d’images se fait plus discret, Florent Girard s’est confronté directement à la toile et à la liberté de peindre. «J’ai laissé une place plus importante à ce que la toile imposait au moment où je travaillais».
Ses compositions rigoureuses sont issues de sa curiosité d’explorer des intuitions, de ses cheminements et accidents d’atelier. Il y prolonge ses rencontres et son histoire, les paroles qui jamais ne se rencontrent tant nos aventures les isolent. Des messages restés au bout, à la surface de la langue et que la peinture délivre.
Ce sont des formats importants, quelques uns plus modestes, des expériences effacées, séchées avec le temps, malaxées dans une grille de couleur et de formes. Lignes et méandres qui circulent et nous lient à l’espace des toiles.
Pas de discours, pas de titre pour nous accompagner mais des numéros de référence pour laisser à chacun la liberté de rebondir et retrouver les mots qui ne trouvaient pas d’échos.
Dans ces toiles, on retrouve des filiations sans parvenir à les nommer. Florent Girard nous propose un cheminement personnel qui s’aventure, ose et nous éloigne de la mélancolie du bon goût. Retiré en Normandie, il vit une indépendance qui le met à l’abri du piège des modes.
Compositions inventives, simples, efficaces, qui nous embarquent. Il y a du Nord, de l’Amérique, le plaisir, la liberté et les formats pour s’évader. L’émergence d’un monde en construction. «Il fallait rendre matériel cette expérience sensible».
Florent Girard est né en 1989. Il vit et travaille à Fécamp. Il a étudié à l’Ecole Supérieure d’Art et Design du Havre et Rouen et à l’Ecole Supérieure d’Arts de la ville de Liège en Belgique.