Marzia Corinne Rossi
Flesh Out
Pour William Gilpin, la texture, tout comme la composition, sont importantes dans une scène «correctement pittoresque». La texture doit être «brute», «complexe», «variée» ou «brisée», sans lignes droites évidentes. La composition doit fonctionner comme un ensemble unifié, en incorporant divers éléments: un premier-plan sombre, comportant zones centrale et latérales, un plan moyen plus clair, et au moins un «lointain» (distance) situé plus en arrière-plan, et dépeint de façon moins nette.
Une abbaye ou un château en ruine «ajouterait de la consistance». Un point de vue en contre-plongée — qui renforce l’impression de «sublime» — sera toujours préférable à une vue en plongée. Si William Gilpin admet que la nature excelle à produire textures et couleurs, elle est rarement capable de produire la composition parfaite.
Dans le travail de l’artiste italienne Marzia Corinne Rossi, la peinture est l’élément primordial. Elle est un élément qui revient à sa matérialité première par l’utilisation de pigments purs. Ces derniers sont déposés sur une surface corrosive que l’artiste étoffe, maquille et sculpte pour être à l’œuvre dans l’espace. C’est ainsi une peinture in situ sans être du «wallpainting». C’est encore une peinture qui s’attaque à l’architecture mais sans une once de violence…
Une peinture en trois dimensions qui invite le spectateur derrière la surface comme Alice passe derrière le miroir. «Flesh Out» est un paysage au caractère insolite et étrange parsemé d’effets pittoresques, dans lequel le visiteur est invité à déambuler.