Soraya Rhofir
Flash-Society, les courtiers de la lumière
Les courtiers de la lumière
Un chœur de spectres colorés. Une suite de personnages hybrides extraits de leurs contextes et associés pour réapparaître sous la forme d’un panorama.
Emancipés de leurs origines, ils prennent place dans une nef moyenâgeuse comme on embarque dans un navire sans destination annoncée. Coquillages, poubelle, chiens ou baleine: une rencontre éclectique aux esthétiques éclatées.
Il n’est pas nécessaire de les comprendre et de les reconnaître, il s’agit de croire à leur narration à la fois profane et prophétique, évidente et ésotérique. Il n’y a pas non plus de doctrine à établir, juste quelques connexions. Mais lorsque la parole manque aux images, il faut malgré tout s’assurer qu’elles ne sont pas les hôtes d’un message différé. Par saccades et juxtapositions, les séquences deviennent les fondements d’un chantier holographique présentant: la figure, sa posture et une situation. La profondeur du champ appartient au spectateur qui se saisit de la mise au point.
Si «holographie» signifie «tout représenter», une investigation visuelle permettrait de reconstituer un puzzle mental dont certaines pièces resteront toujours manquantes.
«Mais où vont les particules quand elles s’absentent?»
«Elles vont dans une autre dimension où quelqu’un d’autre demandera: «où vont les particules quand elles s’absentent?»
En un instant, une hypothèse s’abîma dans le sol et disparut. Un éclair et son retentissement retardé.