En partenariat avec le Théâtre de la Ville, l’Espace Pierre Cardin accueille le danseur de flamenco Israel Galván à l’occasion de la reprise de son solo Fla.co.men dans lequel il prend à contre-pied, avec une grande liberté, les conventions de cette danse traditionnelle.
Fla.co.men : nouveaux mouvements
Danseur certainement hétérodoxe, Israel Galván ne manque pas d’affirmer sa volonté de renouveler cette danse traditionnelle qu’est le flamenco : «Depuis mes débuts, on me dit que je ne suis pas flamenco ou bien que je suis flamenco contemporain ou je ne sais quoi encore. Et bien, aujourd’hui, je suis « flacomen » et je revendique de continuer à réinventer ma danse. Cette liberté du titre se reflète dans le spectacle.» Fla.co.men exprime donc une véritable liberté d’interprétation qui se joue des règles usuelles pour rendre plus sensible la nécessité même de perpétuer un héritage chorégraphique. Peut-être est-ce là l’initiative la plus fructueuse que perpétuer le passé d’une danse en la transformant en objet d’expériences chorégraphiques nouvelles.
Accompagné sur scène de six musiciens, Israel Galván donne à voir dans Fla.co.men cette liberté d’autant plus revendiquée, remarque-t-il, que «Le solo est mon laboratoire pour tester des idées, une sorte de thermomètre qui mesure l’intensité de nouveaux mouvements.»
Fla.co.men
Sur une scène vierge de tout décor, Fla.co.men s’ouvre sur la lecture simulée d’une partition de danse qu’expriment les gestes d’Israel Galván, face à son pupitre. Peut-être est-ce la mise en scène de ses pièces précédentes, ou une manière de faire ses gammes, avant que ne commence la danse flamenca affranchie et singulière d’Israel Galván. N’hésitant pas à danser sur une musique traditionnelle ou contemporaine, sur des improvisations de jazz, des chants, ou au rythme des percussions, il peut être aussi bien chaussé que pied nus, et va jusqu’à revêtir la robe des danseuses andalouses. La singularité de Fla.co.men apparaît alors dans cette capacité à se jouer des conventions les plus fortement reçues sur le registre de la dérision, de l’humour, ou du burlesque. Ainsi la chaussure en plâtre de bailero posée sur le devant de la scène peut-elle, d’un coup de pied, voler en éclat à la fin du spectacle.