Fire d’Annika Larsson
L’artiste suédoise Annika Larsson est une des vidéastes les plus reconnues de sa génération, qui a su développer une thématique originale et une esthétique immédiatemment reconnaissable. Ses vidéos mettent en scène uniquement des hommes et s’attachent à un langage symbolique essentiellement masculin, jouant sur les manifestations de pouvoir telles que soumission et violence.
Pour sa deuxième exposition à la galerie Cosmic, Annika Larsson présente une nouvelle vidéo, Fire, ainsi que des photographies tirées de celle-ci. Dans l’espace sombre et confiné de ce qui ressemble à un hangar, l’œuvre met en scène une demi-douzaine de jeunes hommes dans les préparatifs puis l’exécution d’actions d’émeutes ou de guerrilla urbaine – à moins qu’il ne s’agisse d’un entraînement. Filmé individuellement, chacun des protagonistes est occupé à une action spécifique : fabrication, allumage et jet d’un cocktail Molotov, utilisation d’un fusil d’assaut AK47 etc.
Les plans serrés alternent avec les gros plans de détails signifiants ou anodins, parfois fixes ou presque, rendus monumentaux par le format de projection. La précision des cadrages renforce la singularité d’une mise en scène glaciale. Les actions sont lentes et découpées, passant d’un personnage à l’autre. Ceux-ci sont impénétrables et ne laissant apparaître aucune émotion.
La bande son électroacoustique, composée de bruits mixés, paraphrase de l’opéra de Karlheinz Stockhausen Freitag aus Licht, impose une pulsation et exacerbe encore la tension des images.
critique
Fire