François Bouillon
Figures Libres
Présenter l’œuvre de François Bouillon supposerait que l’on se munisse d’un atlas et d’un manuel d’anthropologie. En théorie, car en réalité, cette Å“uvre s’est imposée dès le début des années 1970 par une pratique artistique singulière, plus précisément, en développant tout un vocabulaire de signes et de formes qui semblent appartenir à un patrimoine commun, celui d’une humanité définie par des modalités primitives et éternelles.
Collectionneur d’Arts premiers, François Bouillon a toujours questionné cette «mémoire d’avant la mémoire» et entretenu une relation étroite entre sa connaissance précise de ces cultures primitives et son travail d’artiste.
En effet, toutes ces «associations» souvent fragiles explorent un espace symbolique et poétique engendré d’une part par l’usage de matériaux rudimentaires et, d’autre part, par le caractère arbitraire de ces assemblages qui résultent davantage d’une pulsion spontanée plus que d’une démarche intellectuelle.
Pour l’exposition «Figures Libres» à la Galerie AL/MA, François Bouillon présente plusieurs séries de peintures sur altuglas et sur papier. Ces peintures récentes se caractérisent par des hybridations de formes, des concordances de sens.
Au-delà des sujets empruntés à divers registres, végétal, animal, rituel, les mots ont également une grande importance. La polysémie des titres multiplie les interprétations, et favorise l’émergence des significations.
Comme le dit François Bouillon : «Mon travail cherche à créer des équivalences entre gestes communs, cultures rurales, des émotions physiques, des formes marquées par archétypes culturels.»