Kader Attia, Lara Almarcegui, Gilles Barbier, Julien Berthier, Mark Dion, Piero Gilardi, Yang Jiechang, Janet Laurence, Vincent Mauger, Nicolas Milhé, Sam Moyer, Otobong Nkanga, Henrique Oliveira, Sean Raspet, Benjamin Sabattier, Elisabeth S. Clark, Haegue Yang, Virginie Yassef
Fiac hors les murs au Jardin des Plantes: quand l’art rencontre la nature
Rendez-vous désormais incontournable, le parcours Hors les murs au Jardin des Plantes s’articule autour des thématiques d’actualité que sont la nature et l’environnement, cette année dans la perspective de la Conférence sur le Climat à Paris. Les passerelles ainsi créées entre sciences naturelles et art contemporain sont nombreuses et permettent aux œuvres exposées de s’intégrer complètement dans le décor ou au contraire d’y offrir un surprenant décalage.
Cette 5e édition réunit une vingtaine d’œuvres réparties sur des sites emblématiques du Jardin des Plantes. La richesse des sites et des collections du Muséum a été une source d’inspiration pour les artistes, et l’on pourra notamment découvrir des œuvres originales, créées spécialement pour l’occasion, comme Treasure Hunt d’Elisabeth S. Clark, inspirée par la célèbre girafe Zarafa ou encore une souche millénaire magnifiée par l’artiste coréenne Haegue Yang.
Que ce soit dans les allées du Jardin, sur les balcons de la Grande Galerie de l’Evolution ou dans les recoins de la Ménagerie, le public pourra rencontrer les œuvres d’artistes nouvellement arrivés au Jardin des Plantes, tels Kader Attia, Virginie Yassef ou Otobong Nkanga, et également renouer avec des habitués, heureux de retrouver leurs marques, au rang desquels Mark Dion, Gilles Barbier et Vincent Mauger.
Mark Dion est un fidèle du parcours Hors les murs au Jardin des Plantes. Il propose cette année encore une œuvre, The Unruly Collection, présentée dans la Grande
Galerie de l’Evolution. Cette installation, fruit de ses recherches sur les cabinets de curiosités, montre une reconstitution de raretés naturelles à partir de gravures des XVème et XVIème siècles. Mais ses ambitions sont tout autres… Mark Dion emprunte les méthodes, les attributs, le vocabulaire scientifiques pour confronter les limites du savoir à la réalité de la Nature.
Un arbre couché d’apparence immobile dont on finit par percevoir le lent mouvement avant d’être surpris par sa brusque chute: avec L’objet du doute de Virginie Yassef, la nature se fait mystérieuse et inquiétante. Cet arbre semble rendre son dernier souffle près d’un Sophora japonica historique qui, lui, est bien vivant. En animant un «objet» habituellement inerte, l’artiste insuffle une dimension fantastique à sa sculpture, convoquant l’imaginaire des spectateurs et leur donnant à réfléchir sur l’avenir d’une nature qui ne se fait pas entendre.
Kader Attia présente dans la Grande Galerie ses Å“uvres Mimesis as Resistance et Measure and Control. Ces deux vitrines font partie de l’un des «Actes» dédiés à la réparation, thème largement développé par l’artiste et évoquant la colonisation et son impact sur les relations entre pays occidentaux et africains. En plus de cette thématique centrale, ces vitrines montrent la représentation de la nature dans deux cultures différentes.
Exposée pour la première fois au Jardin des Plantes, l’Å“uvre d’Haegue Yang reprend le principe de fusion entre un élément naturel et ancien, en l’occurrence une souche de près de 2 000 ans et des objets du quotidien, pour le transposer cette fois dans un jardin historique. Haegue Yang joue avec les objets et les détourne de leur usage premier pour leur donner une seconde vie; c’est un véritable travail de mise en scène mais aussi de poétisation du banal qu’elle élabore ainsi.
Né au Vanuatu dans le Pacifique Sud, Gilles Barbier s’est inspiré de la végétation luxuriante de l’archipel pour la série «Still», initiée en 2013. Après Still Man, exposé en 2013 à l’entrée des Grandes Serres, c’est Still Library qui rejoint le parcours Hors les Murs. Cette sculpture, à première vue romantique, présente une nature qui fusionne avec la culture et la sagesse contenue dans les livres tout en reprenant ses droits sur l’homme qui l’a domestiquée.
L’artiste australienne Janet Laurence présente, dans la Grande Galerie de l’Evolution, un nouveau projet autour de la Grande Barrière de Corail, Deep Breathing – Resuscitation for the Reef. Avec cette Å“uvre, Janet Laurence crée la possibilité imaginaire de guérir notre monde marin en concevant un espace représentant une unité de réanimation, comme un hôpital de campagne de la biodiversité marine.