DANSE | SPECTACLE

Feue/ Under My skin/ Witness

09 Nov - 10 Nov 2011

Réunis pour une même soirée, Thomas Lebrun et Mark Tompkins rendent trois hommages à des danseurs disparus, en une forme de témoignage chorégraphique qui révèle l’importance de ces figures tutélaires en même temps que la spécificité du travail de chacun.

Thomas Lebrun, Mark Tompkins
Feue, Under my skin, Witness

Avec Feue — solo qui trouve son origine dans une vaste série de commandes lancée par le festival Artdanthé de Vanves au lendemain de la mort de Pina Bausch, en 2009 —, Thomas Lebrun touche du doigt l’univers de la grande dame. Des mondanités au vide existentiel, de la diva à la blessure intime, il se métamorphose en direct. Une œuvre bauschienne en hommage et «à la façon de».
«Au loin, une forêt en automne, une prairie verte à l’aube, une neige glaciale…
Au sol, un parterre de fleurs, le piquant des cactus, une pluie fracassante…
Une longue robe, une longue chevelure, de longs bras aussi longs que les jambes aussi longues que les silhouettes se déhanchant sur une musette des années folles…
Un homme séduisant étriqué dans son costume s’arrosant de mondanités. Une femme perchée sur des talons, tombant dans le vide, perdue dans un monde…
C’est ce monde de Pina Bausch que je voudrais toucher du doigt. Sans l’avoir vécu, mais connu en l’ayant reçu… perçu. L’émotion et les images qui me viennent sont nombreuses et nettes, des éclats de rire dans Walzer à la gorge serrée dans Café Müller. Tout doit être noir. Pour que l’éclat vienne de l’émotion, pour que les couleurs et la vivacité viennent du sensible et des souvenirs. Proposer ce que mon corps a ressenti et ressent encore pour son œuvre. Traverser ce que j’ai reçu. Comme un rêve de gosse, vouloir être tout le monde à la fois. Comme un rêve de danseur, se voir sur scène en regardant ses pièces. Comme un rêve de chorégraphe, toucher l’humain par toutes ses failles».
Thomas Lebrun

Le danseur et chorégraphe Mark Tompkins posera quant à lui un regard sur deux grandes figures de la danse qui inspirent son écriture, Joséphine Baker et Harry Sheppard. Music-hall, cabaret, travestissement kitch, érotisme parcourent ses deux créations et conviennent bien à son propos artistique peu soucieux des barrières entre les genres musique, chant, danse, théâtre. Deux soli comme autant de facettes qu’il donnera aussi à voir de lui-même.

Under my skin
Hommage à Joséphine Baker (1996)
«Eh oui! Je danserai, chanterai, jouerai, toute ma vie, je suis née seulement pour cela. Vivre, c’est danser, j’aimerais mourir à bout de souffle, épuisée, à la fin d’une danse ou d’un refrain». Joséphine Baker

Witness
Hommage à Harry Sheppard (1992)
«Harry Sheppard était danseur chorégraphe-américain. Il a travaillé avec beaucoup d’artistes à New York et en Europe, à partir des années soixante et jusqu’à sa mort en 1992. Nous nous sommes rencontrés en 1974 et il a été sans aucun doute, la personne la plus importante et influente dans ma vie pendant mes premières années à Paris. Ce solo lui est dédié. » Mark Tompkins

AUTRES EVENEMENTS DANSE