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Festival international du Documentaire

15 Nov - 30 Déc 2005

Sélection de films issus de la dernière édition de ce festival. Ni dogmatisme esthétique, ni chantage au vécu, chaque film se soumet au tâtonnement que ne contrarie ni l’urgence, ni le tact de la justesse.

Anne Amzallag, Rita Azevedo Gomes, Gilles Balmet, Thomas Bauer, Canaan Brumley, Olivier Derousseau, Pieter Fleury, Peter Hoffmann, Marcos Prado, Tae-young Park, Michka Saäl, Julien Selleron, Khady Sylla, Huang Wenhai, Davy Zylberfajn
Festival international du Documentaire

Seize films issus de la sélection de la dernière édition du FID (Festival international du Documentaire) de Marseille, dont plusieurs de ses lauréats, sont ici présentés.
Plus de la moitié sont des premiers films, plus de la moitié proviennent de l’étranger (Allemagne, Belgique, Brésil, Chine, Corée, Hollande, États-Unis, Sénégal).
C’est dire la vitalité du cinéma documentaire. C’est dire aussi l’impossible trait d’union entre ces multiples aventures. Ce qui les rassemble toutefois ? L’assurance d’une nécessité à témoigner, dans une langue fabriquée à chaque reprise pour l’occasion, ample ou bricolée. Ni dogmatisme esthétique, ni chantage au vécu, chaque film se soumet au tâtonnement que ne contrarie ni l’urgence, ni le tact de la justesse.
Jean-Pierre Rehm (délégé général du FID)

Les artistes et leur vidéo
DDR (Désarmement, Démobilisation, Réintégration) de Anne Amzallag
Désarmement, Démobilisation, Réintégration : c’est le nom du programme mandaté par les Nations-Unies en 2004 en Afghanistan à l’issue des trente ans de conflits successifs… Réapprendre un métier pour des hommes dont la plupart n’ont connu que celui de la guerre.

La 15e Pierre de Rita Azevedo Gomes
Nul besoin de présenter Manoel de Oliveira, ni Joao Benard da Costa, autre figure du cinéma portugais, directeur de la Cinémathèque de Lisbonne et souvent acteur chez Oliveira. C’est un portrait de l’illustre cinéaste, par le biais d’une complicité et d’une conversation, comme le XVIIe siècle en avait fait un art.

Aïkido de Gilles Balmet
Un cours d’aïkido s’achève dans l’immeuble d’en face. L’emboîtement des fenêtres quadrille le champ de vision d’une opération silencieuse. Rangement des tapis, départ des élèves : l’espace se vide, le mouvement se raréfie, l’anecdote se mue, au fil des minutes, en un processus abstrait de disparition.
Projection le 2 dec à 17h et le 16 dec à 17h30

René O de Thomas Bauer
René Orduna, dans son restaurant, raconte sa vie durant les années 1970-1980 aux États-Unis. Période de nomadisme géographique et amoureux dont les seuls repères étaient alors festifs. Ni héros, ni victime, il l’évoque sans nostalgie ni regret.

Ears, Open. Eyeballs, Click de Canaan Brumley
Sans commentaire, le film suit de l’intérieur, une douzaine de recrues au travers des épreuves qu’ils ont choisi d’endurer, pendant cette période d’entraînement des Marines, avant leur incorporation définitive.
(Prix Premier FID 2005)

Dreyer pour mémoire-exercice documentaire de Olivier Derousseau
assisté d’Anne-Marie Faux
À Roubaix, un lieu, la Cie de l’Oiseau, qui accueille et forme les travailleurs / acteurs handicapés. Cette compagnie produit et reçoit des spectacles, le film est la trace de cet atelier commencé un an auparavant.

Noord Korea, Een Dag uit Het Leven de Pieter Fleury
(Corée du Nord, un jour dans ma vie)
La famille de Hong Sun Hui, ouvrière textile nous guide à travers une journée ordinaire au pays du Leader bien-aimé Kim Jong II. Le système d’endoctrinement, de contrôle et d’autocritique se dévoilent, à la fois effrayants et ridicules.

Oliva Oliva de Peter Hoffmann
Des apiculteurs de Salamanque dans le quotidien de leur travail : c’est le journal mélancolique, emprunt du désœuvrement d’un cinéaste frustré de son projet, avec Buñuel en mémoire. C’est aussi le compte-rendu d’une amitié. (Grand Prix national FID 2005 et Prix Son FID 2005)

Estamira de Marcos Prado
Estamira a 63 ans, elle est schizophrène et vit depuis 20 ans sur une décharge de Rio de Janeiro. Nous suivons son changement sur quatre ans de traitement médical. Ses enfants témoignent des difficultés de sa vie de misère dans le Brésil rural. Estamira explique avec poésie et éloquence qu’elle se consacre à la mission qui lui a été confiée : révéler la vérité et la reconquérir.
(Grand Prix international FID 2005 et Prix du Groupement national des Cinémas de Recherche, GNCR, FID 2005)

Wyspa de Tae-young Park
Au milieu d’une île de Corée se trouve un asile pour personnes âgées qu’entretient une fondation chrétienne. Parmi les vieillards, une jeune femme de 34 ans, épileptique. Cette étrange communauté entremêle petit à petit les trames d’un récit intermittent qui fait songer à du Faulkner.
(Prix Georges de Beauregard international FID 2005)

Prisonniers de Beckett de Michka Saäl
Une histoire vraie qui commence dans une prison en Suède où un jeune acteur décide de mettre en scène En attendant Godot avec cinq prisonniers comme acteurs. Beckett leur accorde les droits de sa pièce et suit l’entreprise depuis Paris. Ils auront la permission extraordinaire d’aller jouer au-dehors dans un vrai théâtre, à Göteborg…

Made in China de Julien Selleron
Pékin, automne 2004, Jia Zhang-ke tourne The World, son quatrième long métrage après le succès européen des précédents. Ce portrait d’un cinéaste chinois déjà reconnu comme un grand, privilégie les nuances. Il n’en trace pas moins le portrait d’un pays où les artistes restent voués à la clandestinité.

Une fenêtre ouverte de Khady Sylla
Aminta Ngom est folle. Elle le sait, n’en a nulle honte. Elle promène parfois sa souffrance dans les rues de Dakar. Elle la raconte devant la caméra. Derrière la caméra, parfois devant, c’est Khady Sylla qui fait aussi son autoportrait : deux femmes d’une Afrique fantôme.
(Prix Premiers FID 2005)

Floating Dust de Huang Wenhai
(Poussières en suspension)
Poussière flottante, c’est une petite communauté de citoyens chinois, sans inscription géographique ni argent. Seul ancrage pour eux, un jeu de hasard, le ma-jong, mais aussi une loterie nationale dont ils essaient de déchiffrer les indices gagnants cachés dans un programme télévisuel, les télétubbies…
(Prix Georges de Beauregard international FID 2005)

Vivre à Tazmamart de Davy Zylberfajn
Au Maroc, d’août 1979 à septembre 1991, 58 hommes ont disparu. Élite de l’armée ou proches du Palais royal, ils ont été enfermés chacun dans une cellule sans lumière, sans visite et sans soin à Tazmamart, condamnés à une mort lente. Plus de la moitié d’entre eux ont quitté la vie dans de longues souffrances et furent enterrés dans la cour de Tazmamart. Les autres ont survécu.
(Grand Prix de la Xe édition du Prix international du Documentaire et du Reportage méditerranéen, organisé par le CMCA)

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